Un retour au travail progressif pour le député Pierre Paradis ?

POLITIQUE. À la veille de la rentrée parlementaire du 6 février et à huit mois des élections générales du 1er octobre, le sort du député provincial Pierre Paradis demeure toujours aussi incertain.

Selon la responsable du bureau de comté du député de Brome-Missisquoi, Louisette Hébert, M. Paradis a passé un scan mercredi dernier et doit rencontrer son médecin spécialiste cette semaine.

«Trois scénarios sont sur la table. À la lueur des résultats des examens, M. Paradis pourrait poursuivre sa convalescence, tenter un retour au travail progressif ou reprendre ses fonctions sur une base à temps plein», résume-t-elle.

Victime d’une commotion cérébrale en décembre 2016 à la suite d’une chute à cheval, Pierre Paradis n’a pas été revu à l’Assemblée nationale depuis un an et a refusé toutes les demandes d’entrevue jusqu’à ce jour.

«L’état de santé de M. Paradis varie de jour en jour», répète inlassablement, depuis un an, l’attachée politique de l’homme de 67 ans.

Cette dernière dit être en contact avec M. Paradis sur une base quotidienne et affirme que les dossiers soumis au député par les électeurs de Brome-Missisquoi suivent leur cours.

«Pierre Paradis n’est pas au bureau, mais on se parle tous les jours, lui et moi», précise-t-elle.

Avenir politique

Alors que certains élus libéraux se disent en réflexion et que plusieurs péquistes ont annoncé leur intention de quitter la vie politique active au terme de la prochaine session parlementaire, le vice-doyen de l’Assemblée nationale demeure on ne peut plus discret sur son plan de match. Et même si le Directeur des poursuites criminelles et pénales a décidé de ne pas porter d’accusations contre le député à la suite de certaines allégations d’inconduite sexuelle formulées à son endroit, le Parti libéral est toujours muet sur le sort réservé à M. Paradis au sein de l’organisation.

Élu député de Brome-Missisquoi en 1980 dans le cadre d’une élection partielle, Pierre Paradis a été réélu à onze reprises au cours des trois dernières décennies, le plus souvent avec de confortables majorités. Il n’a encore jamais connu la défaite.

Promu au conseil des ministres par Robert Bourassa dès son entrée à l’Assemblée nationale, ce vétéran de la vie politique a connu une période plus difficile durant le règne de Jean Charest, le prédécesseur du chef libéral actuel. Il a repris du galon en 2014 quand le premier ministre Philippe Couillard lui a confié le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation. Il a par la suite été exclu du conseil des ministres dans la foulée des allégations d’inconduite sexuelle qui pesaient contre lui.

 

LE FIL DES ÉVÉNEMENTS EN 2017

. Mi-janvier:

Fervent d’équitation, le député de Brome-Missisquoi subit une commotion cérébrale à la suite d’une chute à cheval. Il ratera la rentrée parlementaire et, depuis, il n’a pas été revu à l’Assemblée nationale.

. 25 janvier:

Suite au déclenchement d’une enquête portant sur des allégations de nature sexuelle formulées par l’une de ses anciennes employées, Pierre Paradis se voit dépouillé de son titre de ministre de l’Agriculture des Pêcheries et de l’Alimentation et est exclu du caucus libéral.

. 2 février:

D’abord hospitalisé dans la région, M. Paradis est transféré à l’hôpital Notre-Dame à Montréal. Il obtient son congé le 2 février et poursuit sa convalescence à la maison.

. Avril:

Les enquêteurs de la Sûreté du Québec rencontrent M. Paradis, avant de transférer le dossier au Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP).

. 19 juin:

Le DPCP rend sa décision sur la base des résultats de l’enquête menée par la SQ et décide de ne pas porter d’accusation contre le député de Brome-Missisquoi.

Source: Ghyslain Forcier