S’intègrer au Québec en cultivant des légumes africains à la manière d’Edem Amegbo

PORTRAIT. Edem Amegbo est un Togolais d’origine et habite à Granby. Alors qu’il travaillait dans le domaine électrique chez IBM à Bromont, il a décidé de tout abandonner pour consacrer tout son temps à l’agriculture.

Edem Amegbo débarque au Québec en 2002 et s’installe à Granby cinq ans plus tard. Pour lui, l’adaptation à la culture québécoise s’est bien faite et il a été en mesure de trouver du travail assez rapidement. «Je suis arrivé à Granby en me trouvant du travail du côté d’IBM. J’ai étudié au cégep de Sherbrooke. Ça m’a pris une dizaine de mois pour me trouver un emploi», raconte-t-il.

Pour lui, le choix de s’établir à Granby s’explique par le fait qu’il était prêt à travailler partout. «Que ce soit à Granby, Drummondville, j’aurais été n’importe où. J’avais un emploi à Sherbrooke, mais ce n’était pas dans mon domaine. La première chance, je l’ai eu d’IBM. J’ai sauté sur l’occasion», explique l’agriculteur.

C’est du côté d’East Farnham qu’Edem Amegbo a décidé de cultiver la terre. Une occasion unique s’est présentée à lui, estime le principal intéressé. «Il y avait un projet de banque de terre dans Brome-Missisquoi et dirigé par le CLD local. L’organisme vient en aide aux aspirants agriculteurs qui désirent louer des terres agricoles. Au début, je cherchais à acheter une terre pendant deux ans, mais c’était compliqué. J’ai donc opté pour une location de six ans», mentionne l’agriculteur qui en sera à sa troisième saison de récoltes.

Edem Amegbo cultive plus de 20 sortes de légumes. «Je fais pousser à peu près tous les légumes connus qui poussent au Québec. Je fais des paniers bios. Évidemment, ça prend beaucoup de diversité dans les paniers. En plus des légumes, je fais aussi pousser quelques fruits», explique-t-il fièrement.

Deux types de légumes

L’entreprise de M. Amegbo compte deux volets. Les légumes que les gens connaissent comme il appelle et des légumes africains.

«Je veux aller chercher une clientèle particulière à travers les marchés africains situés à Montréal ou dans des épiceries fines de la région de Granby. Ces légumes ne sont pas inclus dans les paniers bios», note l’agriculteur.

80 % de la production d’Edem Amegbo sont des légumes dits «normaux» contre 20 % de légumes africains.

«Ça fait deux ans que je fais pousser du Gombo ou Okra. Ça marche bien. D’ailleurs, je prévois agrandir ma superficie pour ce légume cette année. Je vais aussi réessayer la cornette potagère. Je regarde ce que je peux améliorer et ce qui peut pousser ici», affirme le jeune agriculteur.

La production d’Okra (ressemble à un mini-concombre) est de plus en plus connue du côté de la communauté africaine de Montréal et des Québécois en général. «L’an dernier, j’ai été surpris. Une dame de Brossard est venue en acheter. Elle avait un taux de cholestérol élevé et son médecin lui avait dit qu’avec ce légume, ça pouvait l’aider. Elle m’en a acheté 30 livres à deux reprises pendant l’été», ajoute-t-il.

En 2016, Edem Amegbo produisait une trentaine de paniers par semaine. Cette année, son objectif est de doubler cette production.

«Puisque le printemps arrive à grands pas, c’est le moment de faire du porte-à-porte et d’en parler et d’aller chercher de la clientèle. Je fais un peu de publicité et je suis présent sur les réseaux sociaux comme Facebook. La livraison devrait débuter en juin pour se terminer vers la mi-novembre. L’an dernier, j’ai terminé à la fin octobre, mais j’aimerais ajouter deux semaines de plus», conclut-il.  

Edem Amegbo sera d’ailleurs l’invité de Guylaine Tremblay à l’émission «Banc public» de Télé-Québec le 28 mars prochain.