Un nouveau collectif vélo pour se réapproprier l’espace urbain

SOCIÉTÉ. C’est bien connu, Granby est une destination vélo très appréciée des cyclistes en tout genre. Que ce soit par ces nombreuses pistes en nature ou par sa Route Verte. Cependant, lorsque Laura Pedebas est débarquée en ville, elle a constaté qu’aucun collectif de vélo n’existait ici. Ni d’une ni deux, la jeune maman a décidé de monter son propre collectif, Granby à vélo, afin de promouvoir la mobilité pour tous.

C’est le 3 novembre prochain que le collectif sera mis sur pied à Granby. Le Collectif GAB Granby à -Vélo (nom sujet à changement) aura pour mission de donner de la visibilité à la communauté qui se déplace à vélo au quotidien dans Granby, de créer des actions de sensibilisation et d’agir à titre de consultants auprès des autorités de la Ville.

Pour réaliser tout ça, Mme Pedebas souhaite amener ses expériences rencontrées dans d’autres pays pour bonifier l’expérience vélo d’ici. Pour elle, il s’agit avant tout de montrer les bons exemples pour inspirer et semer des graines. «Quand on voyage à vélo, on prend conscience de son environnement direct et j’ai pu comparer plusieurs villes à travers le monde et voir les aménagements positifs et négatifs et constater tous les bienfaits que le vélo amenait», souligne l’instigatrice du projet.

Au-delà de la sensibilisation à large échelle, Laura Pedebas souhaite également promouvoir la mobilité à vélo pour la rendre accessible à tous, dans une optique de réappropriation des villes par les humains. «On peut donner toutes les excuses qu’on veut pour ne pas faire du vélo, aucune n’est valable sauf le manque d’envie. Et moi, ce que j’aimerais, c’est d’apporter à chaque personne qui souhaiterait se lancer la possibilité d’essayer, que ce soit une personne à mobilité réduite, un enfant ou monsieur-madame tout le monde. J’ai envie d’apporter cette réponse-là et d’apporter la petite étincelle», exprime-t-elle.

Pour la blogueuse vélo, les initiatives pour les cyclistes à Granby sont un grand pas dans la bonne direction, et malgré l’enthousiasme qu’elle affiche par rapport à la récente piste cyclable aménagée sur la nouvelle rue Principale, Mme Pedebas demeure tout de même perplexe quant à l’optimisation de celle-ci, car ce qui demeure le plus dangereux pour un cycliste, c’est l’interaction avec une voiture. «La piste cyclable sur la rue Principale est un projet vraiment intéressant, mais malheureusement elle est située à un endroit très dangereux, parce qu’elle est prise entre les voitures qui se déplacent et celles qui se stationnent. Il y a donc les interactions avec les autos qui dépassent et celles qui coupent pour se stationner. En plus du risque d’emportiérage et de la présence des camions de livraison et des poubelles placées sur le chemin », explique-t-elle en ajoutant qu’une consultation auprès des usagers aurait permis de mettre le doigt sur ces petits détails pour les éviter.

Le vélo comme outil de voyage

Pour Mme Pedebas, l’envie de se lancer dans la création de ce collectif est arrivée lorsqu’elle reçut un signalement à la DPJ pour transport dangereux. Très affectée par cette histoire, la jeune maman aura attendu quelque temps pour digérer le tout et d’en parler pour essayer ensuite de transmettre son message. C’est la référence du vélo à -Montréal, Jacques Nacouzi, qui l’a poussée à partager son histoire. «Il m’a poussé à faire quelque chose avec mon histoire. Ça faisait déjà 15 ans que je faisais la promotion du voyage à vélo à travers mon blogue, et là je me suis dit qu’il fallait que je sorte du voyage à vélo pour entrer davantage dans le vélo utilitaire. Granby à Vélo est un projet local, et si ça arrive, j’ai aussi des projets à plus grande échelle que j’aimerais développer », raconte Laura Pedebas, dont le vélo cargo est aujourd’hui approuvé par la DPJ et par le Service de police de Granby.

Ancienne sédentaire assidue, Laura Pedebas a découvert le vélo par hasard dans le cadre d’un voyage dans la Loire en France. Elle a aujourd’hui parcouru plus 34 000 km à vélo, en Europe et en Amérique. Rien de miraculeux pour la jeune femme, qui ne se considère pas du tout comme une sportive, mais qui a su davantage s’adapter à ses voyages à vélo. «Le vélo, c’est le meilleur outil de voyage parce qu’il s’adapte à toutes les personnes et au portefeuille aussi. Ça permet l’équilibre mental et physique. Le fait de pédaler a quelque chose de méditatif parce qu’on fait le même mouvement en étant attentif. Et le plus important, c’est qu’on ne fait pas de mal à la planète et on peut voyager local pour redécouvrir son environnement proche », conclut-elle.

La première réunion du GAB – Granby à Vélo aura lieu le 3 novembre prochain à 17h30 dans les locaux de Noburo (164, rue Cowie, bureau 303). Les personnes intéressées sont invitées à participer afin de définir la ligne de conduite du collectif et de lui assigner une forme juridique, lister les besoins des cyclistes urbains de Granby et établir une liste d’actions à mener en 2022-2023.