Un rapport préliminaire bien accueilli à l’APTS

ENFANCE.  La proposition de la Commission Laurent de créer un poste de directeur national de la protection de la jeunesse est bien accueillie par l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS).

04«C’est un rapport préliminaire, mais on pense qu’il met la table pour le rapport final qui arrivera en avril. On l’accueille favorablement puisque plusieurs constats émis par la commissaire (Régine Laurent) ont été nommés par l’APTS lors de notre passage à la Commission. On est sur la même ligne pour plusieurs éléments», a réagi Marc Richard, représentant national pour l’APTS pour la région de l’Estrie à la suite du dépôt du rapport préliminaire de la Commission sur les droits des enfants la protection de la jeunesse.

Bien que la région de Granby et la DPJ aient fait les manchettes plus souvent qu’à leur tour ces dernières années, le porte-parole de l’APTS soutient que le malaise face à l’aide à l’enfance et à la jeunesse est généralisé à la grandeur du Québec.

«Depuis la méga réforme du ministre Barrette, la DPJ, qui était une entité à part, a été noyée dans des CISSS et des CIUSSS. De grosses machines très axées sur les soins de santé.  Mais pour ce qui est de la protection de la jeunesse, ça fait en sorte que les services sont plus difficiles et l’imputabilité est moins là.»

Selon Marc Richard, le gouvernement Legaut doit s’occuper de l’hémorragie en cours à la DPJ pour éviter que la saignée se poursuive, et ce, avant même la présentation du rapport final de Régine Laurent.

«On n’a pas de pondération des charges ou de quotas. Ça oblige les intervenants à prioriser et à faire des choix déchirants qu’ils ne veulent pas faire, mais on leur met une pression indue pour que ça fasse.» «C’est pas évident travailler dans ces conditions-là; ce qui fait qu’on a beaucoup de gens qui quittent. On pense à des jeunes qui s’en vont après quelques mois et même des vétérans de la DPJ, qui sont là depuis 15-20 ans, qui décident d’aller postuler dans un service un peu moins chaud.»

Dans le réseau de la DPJ en Estrie, pas moins de 60 postes sont présentement à combler, selon les derniers chiffres d’octobre, a fait savoir le porte-parole de l’APTS. «C’est énorme comme chiffre et c’est sans compter l’exode de l’expérience. Depuis la fusion (des CISSS et des CIUSSS), il y a eu une perte de 302 années d’expérience.»