Vers une année record pour l’adoption en Ukraine

ADOPTION. Novembre est le mois de l’adoption au Québec. En 2013, l’adoption internationale atteignait un creux historique dans la belle province, mais cette année-là, l’adoption en Ukraine connaissait un léger regain avec 25 adoptions. Tout laisse croire en une nouvelle augmentation en 2015.

Depuis 2006, la loi exige le recours aux organismes agrées pour adopter un enfant à l’international. Terre des Hommes (TDH) pour les enfants inc. et Adoption internationale inc. sont les deux seuls organismes agréés pour l’adoption en Ukraine.

À l’heure actuelle, chez TDH, 23 adoptions ont été effectuées en Ukraine. Il a toutefois été impossible de récolter les données du second organisme,

Le Secrétariat à l’adoption internationale dresse, chaque année, le bilan des adoptions effectuées par des couples québécois. En 2003, l’organisme dénombrait 908 adoptions. Dix ans plus tard, il présentait son pire score avec 218 adoptions.

Le portrait de l’adoption internationale change. Les enfants confiés à l’adoption internationale sont plus âgés ou présentent des spécificités médicales ou psychologiques. Les enfants sont également souvent issus d’une fratrie, tendance grandement observée en Ukraine.

La Chine demeure le pays le plus populaire pour l’adoption malgré les délais d’attente de sept à huit ans. En Ukraine, le processus prend environ huit mois.

En tout, 23 pays sont inscrits à l’adoption internationale. Parmi la liste, cinq pays ont fermé les inscriptions, neuf autres imposent des limites.

Les processus administratifs découragent certains adoptants, avance Maria Chouchtari, de l’administration de TDH. Sa collègue Nadia Lutskaya, responsable des adoptions en Russie et en Ukraine, abonde dans le même sens. «Les procédures sont complexes. Maintenant, certains pays offrent seulement l’adoption d’enfants nécessitant des besoins médicaux.»

D’origine ukrainienne, Mme Lutskaya travaille en adoption depuis 25 ans.

Elle salue le critère qu’impose l’Ukraine d’inviter les adoptants à rencontrer les enfants avant l’adoption. «Les parents font connaissance des fratries disponibles à l’adoption. Ça clique ou ça ne clique pas. Ensuite, ils les visitent tous les jours pendant huit semaines. Ça vaut la peine ces huit semaines puisque l’attachement se fait là-bas.»

Des parents blogueurs

Dans la plupart des cas, les familles qui adoptent en Ukraine ont un blogue. Ils l’alimentent avant, pendant et après l’adoption. «Ça aide beaucoup les futurs adoptants», indique Nadia Lutskaya.

Limites

Pour adopter, il faut avoir l’esprit ouvert, être organisé et connaitre ses limites, observe la responsable des adoptions en Russie et en Ukraine. «Une famille stable et solide doit quand même connaitre ses limites. Le coup de foudre entre les parents et les enfants est pour la vie. C’est très sérieux», déclare Mne Lutskaya.

Selon elle, le Québec souffre de l’absence de cours de préadoption et de post-adoption. Ce genre de mesure s’observe en France.

«C’est bien plus simple quand tu es bien outillé et quand tu sais à quoi t’attendre», dit-elle.

Dans de rares cas, Nadia Lutskaya a été témoin de couples qui revenaient d’Ukraine sans enfant. «Ils réalisaient sur place que ce n’était pas pour eux et qu’ils voulaient garder leur mode de vie», rapporte-t-elle.

L’Adoption en Ukraine en chiffres

Année – Enfants adoptés en Ukraine

2011 : 16       

2012 : 19       

2013 : 25       

2014 : 16       

Source : Secrétariat à l’adoption internationale

L’adoption internationale en 12 étapes

1.Élaboration du projet d’adoption

2.Ouverture du dossier au Secrétariat à l’adoption internationale

3.Évaluation psychosociale

4.Constitution et transmission du dossier d’adoption à l’étranger

5.Période d’attente

6.Proposition d’enfant

7.Autorisation à poursuivre les démarches d’adoption

8.Démarches administratives et judiciaires à l’étranger

9.Arrivée de l’enfant au Québec

10.Démarches administratives et judiciaires au Québec

11.Transmission des rapports sur l’évolution de l’enfant aux autorités étrangères

12.Finalisation du projet d’adoption

Source : Secrétariat à l’adoption internationale

 

À lire également l’histoire de deux familles de la région.