Itinérance: deux campements tolérés et encadrés cet été à Granby
MUNICIPAL. Les campements de fortune aménagés à gauche et à droite ne seront plus tolérés à Granby. À partir d’aujourd’hui et jusqu’au 31 octobre prochain, les personnes itinérantes et vulnérables devront se rabattre sur l’un des deux lieux temporaires de tolérance proposés et encadrés par la Ville pour la saison estivale.
Les individus sans domicile fixe à la recherche d’un pied à terre pourront établir leur quartier sur un lot situé à l’arrière du cimetière Cowie ou au terrain Yamaska sis à l’angle des rues Cowie et Robinson Sud. Et par souci de sécurité publique, seuls les vélos et les tentes seront acceptés sur place, a fait savoir l’administration Bourdon lors d’un point de presse ce matin. Aucun article de combustion ne sera autorisé et un code de vie devra être respecté en tout temps par les occupants des lieux, a-t-on appris.
«On a fait un éventail des lieux possibles et ç’a été analysé par notre service de police, notre service incendie, les travaux publics et nos gens du communautaire. Et ce sont les deux endroits qui sont ressortis», a mentionné la mairesse de Granby pour justifier la sélection des deux sites prisés par la Ville.
Pour favoriser la cohabitation et le respect entre les personnes vulnérables et les citoyens, l’agente sociocommunautaire, Marie-Claude Roux, du Service de police de Granby, et l’intervenant en médiation sociale, Jean-Philippe Girard, se rendront régulièrement sur les lieux pour veiller au bon voisinage, a annoncé la mairesse.
«Pour cette année, on souhaitait s’assurer de mettre en place des ressources sur le terrain pour avoir une meilleure cohabitation», a indiqué la mairesse en faisant référence à l’épisode du campement du parc Saint-Antoine-de-Padoue survenue l’été dernier.
Outre l’arrivée de deux ressources, une page web (granby.ca/itinerance) et des rencontres avec les commerçants font aussi partie des stratégies qu’entend déployer la Ville pour informer la population sur les enjeux de l’itinérance.
«L’objectif de ces lieux, c’est de permettre la stabilité des personnes. Au lieu d’être toujours en démantèlement, on veut créer une stabilité, permettre de meilleures interventions et de meilleurs suivis et assurer le sentiment de sécurité autant pour les personnes en situation d’itinérance que pour la population», ajouté Mme Bourdon.
Une itinérance bien présente
L’itinérance à Granby n’est pas une lubie comme l’a rappelé Karine Lussier, du Groupe Action Solutions Pauvreté (GASP). L’hiver dernier, les trois haltes-chaleurs mises en place ont fracassé des records d’achalandage.
«Pour le Partage Notre-Dame, on parle de 3342 entrées. On parle de personnes qui ont mis le pied pour obtenir différents services, aller manger, se réchauffer ou briser l’isolement. C’est 205 nouvelles personnes qu’on n’a jamais vues dans nos services qui se sont présentées pour demander l’aide. Chez Entr’elles, c’est 12 femmes. C’est quand même beaucoup lorsqu’on pense qu’il n’y a seulement une ou deux places pour les prendre. Au Passant, c’est 1045 personnes qui sont venues faire une demande d’aide. Ces chiffres nous démontrent à quel point on a besoin d’aide», a déclaré la porte-parole du GASP.