2,4 M$ pour une unité de stérilisation à la fine pointe

CSSSHY. Six mois de travaux et des investissements de 2,4 M$ ont permis à l’Hôpital de Granby de se doter d’une toute nouvelle unité de retraitement des dispositifs médicaux (URDM). Un impressionnant département de nettoyage, désinfection et stérilisation du matériel de soins.

Eliane Ceschin, directrice de l’URDM, a fièrement offert un tour du propriétaire aux médias, mardi matin. Du plancher au plafond, en passant par les comptoirs, les armoires et l’équipement spécialisé, tout a été remplacé afin de rencontrer les standards actuels.

Comme le souligne à la blague le directeur du CSSS de la Haute-Yamaska Rémi Brassard, c’est le royaume du «stainless steel». Partout, on a remplacé les matériaux poreux (comptoirs de bois, armoires de mélamine) par de l’acier ou des matériaux lavables.

Selon la procédure, tous les instruments souillés sont reçus par l’entremise d’un sas. L’URDM effectue alors un premier nettoyage des dispositifs. Chaque outil est codé et une fiche détaillée précise la marche à suivre pour qu’il soit bien désinfecté ou stérilisé selon l’utilisation.

Des 2,4 M$, une part de 200 000$ a été versée par la Fondation du centre hospitalier. Une somme qui a servi à l’achat d’une machine de lavage qui permet notamment de désinfecter entièrement les chariots de cas. Ces chariots servent à transporter dans un espace clos tout le matériel nécessaire à une chirurgie.

Du côté de la salle de stérilisation, on trouve aussi de nouveaux équipements à la fine pointe de la technologie, dont deux stérilisateurs à la vapeur. L’URDM dessert principalement le département de chirurgie de l’hôpital, mais aussi les CLSC et cliniques privées de la région.

Éviter les erreurs

Toutes ces améliorations à l’URDM devraient réduire au minimum les risques d’erreurs dans le nettoyage des dispositifs médicaux. Rappelons qu’en avril dernier, l’hôpital avait dû rappeler 172 patients qui avaient subi des chirurgies de la hanche en raison du nettoyage inadéquat d’un instrument.

«On travaille avec des humains, alors le risque zéro n’existe pas. Par contre, on veut s’assurer de réduire les risques le plus possible et c’est ce qu’on a fait», souligne M. Brassard.

Eliane Ceschin explique qu’il sera dorénavant presque impossible que cette erreur se répète. «Dès qu’un instrument doit être démonté, l’ordinateur émet une alerte qui indique au technicien de consulter la procédure.»

De nombreuses autres étapes liées à des étiquettes numériques et à des sceaux scellés font en sorte d’éviter les pièges à chaque station vers la stérilisation.

Du personnel qualifié

Au-delà des équipements et des rénovations, une autre amélioration de taille a été apportée au département. Depuis son arrivée en poste, Éliane Ceschin a exigé que toute son équipe soit formée adéquatement.

«On avait une personne sur 15 de formée et aujourd’hui, c’est 15 sur 15», révèle la directrice qui a observé une différence énorme dans les opérations. «Au début, quand je leur parlais des procédures, c’était du chinois. Aujourd’hui, elles sont aussi folles que moi sur la contamination», mentionne Mme Ceschin.

En rotation, les employées du département ont toutes suivi les cours de Technique de stérilisation offerts dans les cégeps St-Laurent et St-Jean.