Une ourse de l’Himalaya pour que Phong se sente moins seul

MONDE ANIMAL. Le Zoo de Granby accueille depuis le mois dernier une nouvelle pensionnaire à quatre pattes. Il s’agit de Canelle, une ourse femelle de l’Himalaya. Une équipe du Zoo a été l’accueillir à l’Aéroport Pierre-Élliott-Trudeau.

Canelle est venue tenir compagnie à Phong, un jeune ours mâle qui semblait s’ennuyer. L’invitée était attendue depuis 2019, mais les restrictions sanitaires ont retardé son voyage. Mais elle est enfin arrivée. «On a dû faire une pause parce qu’il n’y avait plus de transport possible», nous disent les autorités du Zoo.

Canelle a intégré ses nouveaux quartiers de quarantaine fédérale, supervisés par l’Agence canadienne d’inspection des aliments. Un accès extérieur lui a été autorisé après une observation de 24 heures. «Elle aura passé une trentaine de jours dans un bâtiment qui lui est entièrement dédié, et qui comprend des espaces intérieurs et extérieurs. Sa quarantaine doit prendre fin cette semaine, assure Karl Fournier, directeur des soins animaliers au Zoo de Granby.

Canelle a quitté le parc zoologique de Pairi Daiza en Belgique dans une boîte pesant plus de 600 kg. Elle laisse derrière elle, son ancien concubin avec lequel elle aura élevé deux rejetons. Son ancienne famille ne devrait pas trop lui manquer. Les ours noirs de l’Himalaya se séparent normalement rapidement de leur mère, nous apprend Karl Fournier. En captivité, l’un ou l’autre devait inévitablement quitter le nid conjugal. «Elle commençait à être plus intolérante avec les jeunes mâles. Il y avait un enjeu de bien-être dans cette stratégie. C’est très positif autant pour Phong que pour notre femelle», selon M. Fournier.

Rencontres à venir

Les présentations entre Phong et Canelle se feront graduellement. «On ne veut pas qu’il arrive des incidents entre Phong, âgé de 5 ans et pesant 143kg et Canelle de 12 ans son aînée et probablement un peu plus lourde que lui», explique le porte-parole du Zoo.

Une fois la quarantaine passée, ils se voient à distance, s’observent à distance, puis à travers un grillage. On étudie leur comportement, l’intérêt qu’ils ont un envers l’autre. Une fois les certitudes compilées, les autorités du Zoo vont permettre «des rapprochements» entre Phong et Canelle. Phong qui ne semble pas encore avoir reniflé l’arrivée de sa jeune promise. «La distance qui sépare les deux est très grande. Dans son comportement, rien ne nous indique qu’il sentirait la présence d’une femelle», fait savoir Karl Fournier.

En attendant, Canelle est aux petits soins et profite de l’attention qu’on lui voue. On la nourrit d’une moulée à laquelle on ajoute un peu de poisson, du hareng, de l’éperlan, à l’occasion d’un peu de viande et des légumes éparpillés . Il faut prendre son temps. «On veut s’assurer qu’ils n’ont pas de maladies. Elle va recevoir des soins quotidiens en attendant qu’elle intègre son environnement officiel», assure le personnel du Zoo.

Canelle se porte très bien. « On a senti un ours qui était plus curieux. On nous avait dit que c’était un ours qui collaborait bien sous les soins des humains et c’est ce qu’on a vu en quarantaine. C’est une femelle très calme. On a bien hâte de voir la suite des choses avec notre jeune mâle Phong.»

L’ours noir de l’Himalaya, qu’on appelait aussi l’ours à collier, arbore une bande blanche autour de son cou. L’ours noir de l’Himalaya est considéré comme une espèce vulnérable. Il vit surtout en Asie et bien sûr, jusqu’à 4000m d’altitude autour de la chaîne montagneuse dont il tire son nom. Il peut vivre près de 30 ans dans son environnement naturel. 40 ans en captivité sous de bonnes conditions.