Accueil de réfugiés syriens : le SERY est prêt

SOCIÉTÉ. Solidarité Ethnique Régionale de la Yamaska (SERY) devrait accueillir 30 réfugiés syriens d’ici le 31 décembre 2015 et 40 autres d’ici février 2016. À cela devrait s’ajouter une troisième cohorte, précise la directrice générale de l’organisme, Joanne Ouellette.

«Ces 70 -là sont du plan régulier du gouvernement du Québec, précise Mme Ouellette. Sauf que le Québec va prendre une portion des 25 000 du fédéral, donc il va y avoir entre 2000 et 2500 personnes qui vont arriver par-dessus ces gens-là». Le SERY s’attend ainsi à recevoir 150 réfugiés syriens.

Chose certaine, fort d’une expérience dans l’accueil de réfugiés depuis 1996, le SERY n’a pas froid aux yeux. «On est prêts, dit d’emblée Joanne Ouellette. Qu’ils soient Syriens, Colombiens ou Bosniaques, nous allons les recevoir comme tous les autres et c’est à bras ouverts», mentionne la directrice générale.

Depuis que le gouvernement Trudeau a annoncé vouloir accueillir 25 000 réfugiés, les offres de jumelage se multiplient au SERY. À l’heure actuelle, 140 personnes se sont manifestés et Joanne Ouellette croit que ce chiffre augmentera. «Ce qu’on espère c’est qu’ils deviennent des jumeaux permanents parce qu’on aura besoin d’eux à l’avenir», souligne-t-elle.

La directrice générale se dit très impressionnée par cet engouement.

«Les réfugiés vont beaucoup mieux s’intégrer par le jumelage. Granby est une ville tellement accueillante. Ce n’est pas pour rien que 85% des immigrants décident d’y rester», rapporte-t-elle.

Une cinquantaine de logements sont disponibles aux quatre coins de Granby. Par ailleurs, le SERY veut éviter d’envoyer les réfugiés au-delà des frontières de Granby parce que les cours de francisation y sont offerts.

Des individus sont prêts à servir d’interprètes.

Le SERY indique qu’il favorisera l’intégration des réfugiés en les accompagnant notamment à l’épicerie, en remplissant les formulaires pour obtenir une carte d’assurance maladie ainsi qu’en les aidant à ouvrir un compte de banque.

L’organisme que gère Joanne Ouellette invitera bientôt toutes les personnes qui sont prêtes à participer au processus de jumelage pour leur expliquer les procédures.

La sécurité

Un travail de collaboration entre le gouvernement, les municipalités et les organismes d’accueil est essentiel, souligne le député fédéral de Shefford, Pierre Breton.

Ce dernier a parlé de faciliter l’intégration des réfugiés syriens, peuple qui vit une détresse humaine tout en restant à l’écoute des besoins des citoyens du Québec. D’où l’important, selon lui, de souligner que la sécurité allait être à son maximum. «On a été à l’écoute des citoyens pour ne pas faire aucun compromis sur la sécurité de nos citoyens».

«C’est un dossier national qui concerne l’ensemble des Canadiens. Le plan d’action doit être complet et le pays doit être reconnu comme un pays généreux», ajoute M. Breton.

Dans l’ensemble du Canada, 37 municipalités ont été désignées comme villes hôtes. Au Québec, c’est 13 municipalités qui ont été ciblées. Dans les environs, outre Granby, Saint-Hyacinthe et Victoriaville font partie du lot.

Le plan d’action du gouvernement du Canada équivaut à 675M$ répartis sur six ans.

Le député fédéral conclut en indiquant qu’il est disponible pour répondre à toutes les questions émanant du public.

L’arrivée des réfugiés au Canada en 5 étapes

1. Sélection : à la demande du Canada, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés identifiera une liste de réfugiés jugés vulnérables. Principalement, il s’agirait de familles, de femmes seules ou de personnes gaies, lesbiennes, bisexuelles ou trans et d’hommes accompagnant des membres de leur famille. Ils sont enregistrés en Jordanie et au Liban.

Coût : entre 17M$ et 21M$

2. Entrevues et examens : près de 500 agents du gouvernement rencontreront les candidats dans des bureaux de visas à Amman, à Beyrouth et en Turquie. Ils ne seront pas tous retenus. Par la suite, ils subiront un examen médical. Des informations personnelles sur les individus seront également recueillies.

Coût : entre 36M$ et 46M$

3. Transport vers le Canada : les réfugiés seront transportés au Canada par avion. Des agents des services frontaliers du Canada vérifieront l’identité des réfugiés.

Coût : entre 94M$ et 121M$

4. Accueil : à l’aéroport, des bénévoles et des employés de la Croix-Rouge accueilleront les réfugiés. De l’eau, de la nourriture et des couvertures leur seront remises. Un contrôle sera à nouveau effectué afin de détecter tout signe de maladie ou offrir des soins à ceux qui en auraient besoin.

5. Installation et intégration : il s’agit de l’étape la plus longue et la plus coûteuse. Chaque province a son propre plan. Des organismes piliers en matière d’accueil des réfugiés ont été ciblés. Le SERY est du lot.   

Coût : entre 325M$ et 377M$

Avec la collaboration de Roxane Léouzon du Journal Métro.