Aéroport Roland-Désourdy: Granby se retire peu à peu du dossier

MUNICIPAL. Les élus de la Ville de Granby ont refusé, hier soir, d’accorder une demande d’autorisation d’emprunt à la Régie aéroportuaire régionale des Cantons-de-l’Est (RARCE) d’une valeur de 300 000 $ pour un projet de développement. Les autorités de l’aéroport Roland-Désourdy souhaitent acheter une partie du terrain présentement détenu par l’entreprise IBM afin d’y aménager notamment des hangars.

Six conseillers municipaux ont voté contre l’aide financière réclamée par la RARCE. Trois conseillers s’y sont opposés. Parmi eux, il y avait Michel Mailhot et Éric Duchesneau. «Ce n’est que l’autorisation pour un emprunt. C’est la moindre des choses qu’on aide ces gens-là. De plus, on n’a pas un sou à sortir», s’est exprimé le conseiller Mailhot.

Pour sa part, Éric Duchesneau a noté que la Ville de Granby était propriétaire du tiers de la RARCE. «C’est le seul côté qu’ils peuvent se développer. Ce n’est pas une demande financière. L’aéroport offre une plus-value pour la région», a indiqué le conseiller.

De son côté, le conseiller Robert Vincent, a fait remarquer que l’aéroport avait découvert des terrains cadastrés qu’elle pouvait vendre. «Ce n’est que récemment qu’ils ont fait la découverte de ces terrains. On a hâte que les gens s’intéressent à l’aéroport. Il y a quelques années, personne n’a protégé les plafonds d’approche pour les aires de décollage et d’atterrissage. Je me demande qui va payer pour tout ça. Je ne souhaite pas embarquer les citoyens de Granby dans ce gouffre financier», a-t-il mentionné lors de son allocution.

Pour sa part, le maire de Granby, Pascal Bonin, a ajouté que la Ville de Granby avait injecté 3 M$ depuis 25 ans dans l’aéroport Roland-Désourdy. «Ça fait 25 ans qu’on nous dit qu’il va avoir des vols commerciaux et rien n’a décollé. Je pense qu’avec la décision de ce soir, c’est une évidence que la Ville de Granby ne renouvellera pas cette entente en 2018. À un moment donné, il faut être réaliste. On ne va pas poursuivre une subvention de 100 000 $ par année pour du gaz d’avion», a-t-il commenté.

Lors de la période des questions, un ex-directeur de l’aéroport de Bromont, Gaétan Gagnon, a souligné que le conseil municipal ne comprenait pas bien les principes d’un aéroport régional. «Les villes de Sherbrooke et Trois-Rivières s’occupent de leur aéroport régional. Pourquoi Granby ne ferait pas de même? Vous avez la chance d’être propriétaire d’une belle installation», a répliqué M. Gagnon.

Dans d’une entrevue avec Granby Express, le maire de Granby a souligné que le dossier de l’aéroport était pourtant très simple. «Ça devient de plus en plus évident. Le rêve de l’aéroport, c’était beau, c’était visionnaire et c’était parfait. Ce n’est plus notre rêve. Les gens honnêtes doivent dire que le rêve n’a jamais levé. Il faut que ça prenne fin et l’argent des citoyens, ce n’est pas une poche sans fin», a-t-il fait remarquer.

Le premier magistrat ouvre une porte aux autorités compétentes de Cowansville et de Bromont afin qu’elles rachètent les parts de Granby. «Si Bromont veut acheter nos parts et si Cowansville souhaite acheter nos parts, on va les vendre sans faire de scène. C’est toujours la même chose dans ce dossier. Si on ne donne pas, on est des «épais». C’est assez. Je pense que le message est clair, on va se retirer de ce dossier. J’entends déjà Mme Quinlan me dire que je n’ai pas de vision», raconte Pascal Bonin dans son point de presse.