Agriculture: Groleau en faveur d’un taux de taxes foncières distinct
AGRICULTURE. Le président de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Marcel Groleau, a partagé sa vision de l’agriculture avec une soixantaine de producteurs de la Haute-Yamaska, cet après-midi, à Sainte-Cécile-de-Milton.
Marcel Groleau estime que la réforme administrative du Programme de crédit de taxes foncières agricoles (PCTFA) ne doit pas être élaborée en vase clos, mais avec le concours de l’UPA, de l’Union des municipalités du Québec et de la Fédération québécoise des municipalités.
«L’ancien ministre Pierre Paradis n’a pas vraiment pris la peine de consulter le monde agricole. Il s’est contenté de nous informer de ce qui avait été décidé en haut-lieu… avec les conséquences que l’on sait», explique M. Groleau.
Selon les statistiques compilées par l’UPA, près de 80 % des producteurs auraient vu leur compte de taxes foncières augmenter.
«Le gouvernement avait parlé d’un réforme à coût nul pour les agriculteurs alors que la hausse moyenne du compte de taxes foncières a plutôt été de 38 %. Certains ont même eu droit à une augmentation de 300 % en raison de l’explosion de la valeur des rôles d’évaluation», précise-t-il.
Le président de l’UPA se dit en faveur d’un taux de taxes foncières distinct pour le secteur agricole avec plafonnement des valeurs. Un système qui, selon lui, sera beaucoup plus simple à appliquer que la formule actuelle du crédit de taxes.
«Ça existe depuis 2005, mais très peu de municipalités s’en prévalent. Une douzaine tout au plus», indique-t-il.
M. Groleau rappelle que les agriculteurs n’ont pas d’autre choix à court terme que de payer leur compte de taxes foncières. Le MAPAQ leur fera part par la suite du nouveau calcul du crédit de taxes auquel ils ont droit.
«Les producteurs éligibles à un crédit supplémentaire de 100 $ et plus recevront un chèque pour compenser la réforme de l’ex-ministre Paradis alors que les autres bénéficieront d’un crédit sur leur compte de taxes de 2018», résume-t-il.
Négociations avec Ottawa
Marcel Groleau rappelle que l’agriculture est une juridiction partagée entre le gouvernement fédéral et les provinces, le fédéral s’occupant des exportations et du commerce interprovincial pendant que les provinces voient à l’administration des programmes.
«Le Québec reçoit environ 100 M$ d’Ottawa, bon an, mal an», signale-t-il.
L’année 2017 en sera une de négociations entre les divers intervenants du secteur agricole.
Sur la base des engagements du gouvernement Trudeau, l’UPA et la Fédération canadienne de l’agriculture demandent notamment que les programmes Agri-stabilité et Agri-investissements soient révisés aux niveaux d’avant 2013.
«Les ministres de l’agriculture de toutes les provinces se rencontrent à Terre-Neuve en juillet et devraient préparer la table pour un accord de principe. On aura ensuite jusqu’à avril 2018 pour négocier la livraison des programmes», poursuit M. Groleau.