Aidante accusée de fraude: la famille des victimes raconte

TÉMOIGNAGE. Lorsqu’elle a appris que sa mère âgée et son frère handicapé avaient été victimes de fraude et que la suspecte était Sylvie Desroches, l’aidante à domicile engagée par la famille (voir autre texte), Louise Fleury a eu l’impression de recevoir «une bombe en pleine face». Lundi, elle s’est confiée au GranbyExpress.com dans l’espoir qu’aucune autre famille ne vive pareille situation.

Sylvie Desroches a été embauchée par la famille en septembre 2013 après avoir répondu à une annonce publiée dans le journal. Comme elle se présentait très bien et était avenante, la famille a aussitôt retenu ses services pour s’occuper de leur mère de 86 ans, tombée soudainement malade. «On souhaitait que notre mère puisse demeurer à son domicile», explique Louise Fleury. Sylvie Desroches s’est montrée très affectueuse avec sa nouvelle cliente, mais le conte de fées a rapidement tourné au vinaigre. L’employée est parvenue à s’approprier des informations personnelles et à les utiliser à mauvais escient. Le pot aux roses a été découvert le 30 mars dernier.

«Mon frère s’est rendu à la banque pour faire un retrait et quand il est arrivé, il n’y avait plus d’argent dans son compte. Il m’a appelé. J’ai essayé de faire des vérifications pour lui et j’ai ensuite appelé la police», raconte Mme Fleury.

Sa mère de 86 ans a aussi été victime de fraude. «Elle [la suspecte] a pris sa carte de crédit Sears qu’elle n’utilisait plus. Elle a appelé Sears et a fait un changement d’adresse. Elle s’est ensuite rendue chez Sears et a acheté pleins de choses. Elle a <I>toppé<I> la carte à 3 000$ en achetant des bijoux. Le plus drôle, c’est qu’elle faisait les paiements minimums sur la carte», relate Louise Fleury.

Entre le 1er février et le 30 mars dernier, Sylvie Desroches aurait réussi à soutirer, au total, près de 15 000$ à ses deux présumées victimes. «La journée qu’on l’a su, elle n’a plus remis les pieds dans la maison.»

Méfiance

«Il faut toujours se méfier des gens qui sont trop fins», dit Louise Fleury. «Quand on l’a rencontré, on la trouvait trop fine et on ne savait pas pourquoi», enchaîne-t-elle.

Cette dernière avoue qu’elle se posait certaines questions, mais sans preuve, elle ne pouvait rien faire. «Elle a aussi demandé à ma sœur de lui prêter 1 000$. Elle a dit non.»

«On est tombés dans le panneau. Elle a bien joué sa comédie. Elle manipulait tout le monde. Cette personne-là a le contrôle et a accès à tout dans la maison. Les personnes âgées sont vraiment démunies et elle peut prendre le contrôle de leur vie. Ce qui est dommage, c’est que les personnes âgées sont souvent seules. Ma mère est chanceuse dans les circonstances parce qu’elle est bien entourée», se console Mme Fleury.

«On lui faisait confiance. Quand on l’a su, ça a été comme une bombe en pleine face.»

Confiance

Malgré les événements, la famille Fleury a de nouveau fait appel à une aidante à domicile pour prendre soin de leur mère. «La police nous a dit que lorsqu’on a affaire à un étranger, on lui demande sa date de naissance et on peut vérifier ses antécédents judiciaires au palais de justice. Si on avait su ça, jamais elle [Sylvie Desroches] ne serait entrée dans la maison», dit Louise Fleury. La suspecte détient un passé judiciaire, notamment en matière de vol et de fraude (voir autre texte).

C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle a accepté de parler aux médias. «Je trouve ça important que les gens le sachent, surtout qu’elle s’occupait encore d’une autre personne», soutient la dame.