Beauchemin plaide pour la «quête de l’indépendance» du PQ

POLITIQUE PROVINCIALE. L’indépendance, toujours un enjeu d’importance, est la voie à privilégier afin de défendre non seulement la langue française, mais également les intérêts économiques du Québec: c’est le plaidoyer qu’a livré, mardi matin, la candidate du Parti québécois (PQ), Chantal Beauchemin.

Alors que les Québécois reçoivent d’Ottawa 23 milliards $ en péréquation et autres paiements de compensation, ils y envoient environ 55 milliards $ en impôts chaque année. «C’est sans parler de la TPS», ajoute Mme Beauchemin. Ces fonds sont en partie utilisés par le gouvernement Trudeau pour financer des projets comme l’achat du pipeline Kinder Morgan ou dans les chantiers navals, le «pire détournement de fonds de l’histoire du Québec», critique la péquiste.

De plus, renchérit l’aspirante députée, le Québec comptabilise, chaque année, «un déficit d’investissements structurants de 2, 6 milliards $ en moyenne»: «C’est ce que nous payons, nous, les Québécois, pour appartenir au Canada», résume-t-elle.

Mme Beauchemin a rappelé, en conférence de presse, qu’un gouvernement péquiste s’engage à déclencher un référendum dès l’obtention d’un deuxième mandat, en 2022. «On va s’enrichir, martèle-t-elle. C’est une question économique et aussi une question de décider pour nous, de nos lois, de nos traités, de nos impôts».

Selon la péquiste, les contribuables de la Belle Province contribuent à payer les salaires d’environ 400 000 fonctionnaires fédéraux, ce qui est, selon elle, un non-sens. «Si on ramenait cette masse salariale-là et si c’était investi au Québec, c’est bien sûr que pour nous, ça aurait un impact direct. […]C’est clair qu’on va diviser ça et que Granby va en profiter», vulgarise l’indépendantiste, qui croit fermement que la souveraineté serait profitable localement.

Toujours d’actualité

Si les personnes déçues de l’issue  du référendum de 1995 vont naturellement à sa rencontre pour aborder ce thème, les plus jeunes se font plus timides quant au sujet de l’indépendance, admet-elle. C’est fort probablement dû à un manque de connaissances, estime la candidate: «Ils sont intéressés, mais ne s’y connaissent pas tant».

Selon elle, il s’agit pourtant d’une idée encore fort pertinente de nos jours. En abordant cette question dans le dernier droit de la campagne électorale, la péquiste dit d’ailleurs vouloir agir stratégiquement. «C’est pour que les gens se rappellent que le Parti québécois, c’est d’abord ça qui l’a mis au monde, la quête de l’indépendance», explique celle qui a pour modèle l’ex-député péquiste dans Shefford, Roger Paré.

L’actuel chef du PQ, Jean-François Lisée, a un potentiel «encore plus fort» de faire du Québec un pays que René Lévesque, estime d’ailleurs Mme Beauchemin. «M. Lisée a une grande connaissance, c’est un homme brillant, c’est un vrai rassembleur. C’est tout un orateur et il est vraiment au goût du jour», plaide celle qui était dans le camp du «oui» en 1995 et qui a toujours opté pour le PQ.