Cas de violence dans les écoles primaires et secondaires: la CSN sonne l’alarme
SOCIÉTÉ. Le personnel de soutien scolaire serait de plus en plus pris pour cible par des élèves du primaire notamment. Sur les 338 rapports d’accidents rapportés dans les six derniers mois dans les établissements scolaires de Val-des-Cerfs, 65 % des personnes blessées seraient du personnel de soutien en adaptation scolaire et en service de garde, ont signalé ce vendredi matin des représentants syndicaux de la CSN qui défendent des travailleurs du centre de services scolaire.
Les membres du Syndicat du personnel technique, administratif et éducatif du Val-des-Cerfs mentionnent que les blessures les plus rapportées dans les rapports d’accidents sont les douleurs physiques, les contusions à la suite de coups ainsi que les grafignes.
Présents pour témoigner de la réalité vécue au sein du Centre de services scolaire des Hautes-Rivières, le Syndicat du personnel de soutien des Hautes-Rivières dénombre quant à lui 127 rapports d’accidents causés par des agressions de la part d’élèves et 205 rapports d’incidents violents, uniquement durant la période allant de janvier 2022 à mars 2023.
Des données préoccupantes, mais qui montrent seulement la pointe de l’iceberg, d’après les représentants syndicaux. « Ce ne sont pas toutes les agressions qui sont dénoncées par des rapports d’accidents ou d’incidents violents, que ce soit ici (CSS Hautes-Rivières) ou à Val-des-Cerfs », a indiqué Amélie Benoit, vice-présidente du Syndicat du personnel de soutien des Hautes-Rivières – CSN. « Souvent, le personnel de soutien dans les services de garde où les techniciennes en éducation spécialisée n’ont pas le temps de remplir ce genre de rapport, n’en voient pas l’utilité puisque la violence est banalisée ou ne savent même pas qu’il existe », a-t-elle ajouté.
Du côté de Val-des-Cerfs, le personnel en adaptation scolaire ainsi que les surveillants des élèves et préposés aux élèves handicapés avouent être peu outillés pour intervenir auprès d’élèves ayant des comportements agressifs. Le son de cloche est similaire du côté des services de garde où on dénonce un manque de personnel flagrant et de formation. « Ça devient compliqué parce que nos élèves ont le droit de bénéficier d’un service de qualité. Mais présentement, avec toutes les violences qu’on subit, le personnel quitte même la profession. Les TES en ont plein les bras et ont besoin d’une pause », a dénoncé Fanie Lefebvre, vice-présidente secteur adaptation scolaire du Syndicat du personnel technique, administratif et éducatif du Val-des-Cerfs – CSN.
Des solutions qui viennent du terrain
Les représentants syndicaux ont profité de leur sortie pour présenter quelques solutions mises sur place afin de diminuer l’impact des agressions. Au CSS des Hautes-Rivières, plus précisément à l’école régionale spécialisée Marie-Rivier, où les violences envers le personnel de soutien se sont multipliées, les principaux intéressés doivent maintenant effectuer leur travail en se dotant d’une visière anti-crachat, d’un plastron pour éviter de se faire pincer ou agripper les seins ainsi qu’un chandail rembourré pour les protéger d’éventuelles agressions. « Les employés ne sont pas nécessairement confortables à porter ces équipements de protection, mais ils vont le faire pour se protéger », a expliqué Amélie Benoit.
« Ça ne doit pas être la seule solution, le problème c’est la violence, même avec l’équipement on va se faire frapper ou cracher dessus », a ajouté Sabrina Tétreault, vice-présidente secteur service de garde du Syndicat du personnel technique, administratif et éducatif du Val-des-Cerfs – CSN.
Pour Jacques Lanciault, président du Syndicat du personnel de soutien des Hautes-Rivières, il s’agit surtout de travailler en collaboration avec le personnel de soutien pour trouver les solutions, étant donné que c’est eux qui sont présents sur le terrain. « La formation est un élément important, mais il s’agit de travailler aussi en collaboration avec les directions des écoles pour permettre aux employés de trouver des solutions « , a mentionné M. Lanciault.
Pour régler rapidement la situation, les représentants syndicaux demandent, entre autres, au gouvernement d’accorder davantage de formation, d’heures de travail et de personnel dans les écoles, afin de mieux prévenir, au lieu de guérir. « On commence à parler de plus en plus du phénomène de la violence dans les écoles et cela devient de plus en plus d’actualité, ce qui pourrait entrainer, nous l’espérons, une démarche d’écoute, de sensibilisation et d’entraide dans les centres de services scolaires « , a conclu Sabrina Tétreault.