Chantier de l’Église Notre-Dame: Granby tourne le dos à l’architecte

MUNICIPAL. Le chantier du réaménagement de l’Église Notre-Dame, à Granby, connait actuellement d’importantes ratées. Arguant des communications difficiles avec la firme qui ne se conformerait pas à ses exigences, la Ville résilie, à quelques mois de la date butoir des travaux en cours, son entente avec l’architecte au dossier.

«On ne se le cachera pas. Ce n’est pas un chantier qui va bien. À un moment donné, on a décidé de prendre les choses en main», explique d’emblée le maire de Granby, Pascal Bonin. C’est ce que le conseil municipal a choisi de faire lors de sa séance régulière de lundi soir en mettant officiellement un terme à l’entente signée avec MDA Architectes.

Ce serait vraisemblablement, selon le premier magistrat, la première fois qu’un contrat en cours avec un architecte connaîtrait un tel sort. Après plusieurs réunions dont une dernière qualifiée d’urgente vendredi, la Ville a décidé de pas «endurer» cette situation et d’agir, explique-t-il.

«Il n’y a rien qui roule, il n’y a rien qui marche, a expliqué M. Bonin à la presse locale. C’est extrêmement compliqué actuellement. Il faut que ça cesse. Je pense que nos gens ont fait un travail extraordinaire pour colmater les brèches depuis le début, mais il y a une certaine limite». Ledit contrat, octroyé le 24 octobre 2016, serait le premier et le seul qui lierait Granby à l’entreprise privée.

Selon les documents de l’administration municipale consultés par le <@Ri>GranbyExpress <@Ri>, MDA Architectes a reçu, le 6 juin dernier, un avis de défaut par écrit; la firme montréalaise avait dès lors sept jours ouvrables pour remédier à ce défaut, ce qui n’aurait pas été fait. «Ce dossier-là, c’est sûr qu’il va se transporter en cour. C’est clair, net et précis», prévoit Pascal Bonin.

Un second architecte à la rescousse

Granby entend  toutefois «finir les choses en beauté» à l’église. Le montant de l’entente étant sous la barre des 100 000 $ et la Ville étant désormais en mesure d’octroyer un tel contrat de gré à gré, un second architecte a été officiellement chargé par les élus, lundi soir, de reprendre le flambeau. C’est la firme Caroline Denommée Architecte qui a été attitrée au dossier, déjà très avancé. «On est bien chanceux qu’elle ait accepté et qu’elle le fasse», commente le maire.

Selon ce que rapportait le quotidien La Voix de l’Est le 26 octobre 2016, MDA Architectes avait devancé, avec une proposition établie à 401 488 $, deux firmes granbyennes lors des appels d’offres visant l’adjudication des services d’architecture: Favreau Blais Associés Architectes (avec 442 653 $) et Caroline Denommée Architecte (454 151 $).

Des délais

Il était déjà du domaine public que les travaux, qui devaient de prime à bord être achevés pour la rentrée scolaire des cégépiens, en août, ne pourraient finalement pas être bouclés avant novembre ou décembre. M. Bonin se veut néanmoins positif quant à ces délais: «Peut-être qu’on va les rattraper à partir de maintenant et que ça va se mettre à rouler. C’est ce que j’ai comme impression […]».

Rappelons que cet immense chantier en plein cœur du centre-ville fera en sorte que le lieu de culte soit complètement métamorphosé en un tout nouveau pavillon du Cégep de Granby  spécifiquement destiné aux étudiants de génie mécanique et industriel. Au terme de ce réaménagement majeur, la nef deviendra quant à elle une salle multifonctionnelle.

L’entièreté du projet est évaluée à environ 13 millions $, soit 9 millions $ à la charge de la Ville et 4 millions $ défrayés par l’institution collégiale.