Coupure de 80 000$ pour la maison d’hébergement Le Passant

SOCIÉTÉ. Le Passant vient de perdre une importante source de financement. Le gouvernement fédéral n’a pas renouvelé l’enveloppe annuelle de 80 000$ qui lui était alloué. L’organisme devra ainsi couper dans son offre de services dès septembre.

Depuis huit ans, Le Passant bénéficiait d’une aide financière du gouvernement fédéral par le programme SPLI, Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance.

«Nous avons appris le 28 mai que notre projet n’avait pas été retenu et que nous n’allions pas avoir de subvention. La raison qu’on nous a donnée c’est qu’il y avait eu un trop grand nombre de demandes pour le montant disponible en Montérégie», déclare Steve Bouthillier, directeur de la maison d’hébergement.

La subvention que recevait l’organisme lui avait permis de bonifier son offre en hébergement, passant de 17 à 28 lits, et d’ajouter un intervenant, notamment.

Selon les estimations de Steve Bouthillier, l’occupation des lits se chiffre à 95%, une personne reste en moyenne 12 jours et plus d’une personne sur deux était un nouveau visage. «Nous étions capables de répondre adéquatement aux besoins», dit-il.  

Sans l’enveloppe du fédéral, retour à la case départ pour Le Passant.

«On ne pourra pas supporter la coupure. C’est assez certain qu’on va devoir refuser du monde».

Steve Bouthillier, directeur du Passant

Aucun signe ne laissait croire que le financement octroyé par le gouvernement fédéral serait suspendu, avance M. Bouthillier.

Peu de solutions possibles

Le budget annuel du Passant est d’environ 600 000$, rapporte son directeur. La grande partie du financement provient du gouvernement du Québec. D’autres fonds étaient puisés à même l’organisme, de dons et d’ententes avec le service correctionnel.

«On s’entend que 80 000$ ça ne se trouve pas si facilement, déplore Steve Bouthillier. Il y a quelques pistes de solutions, mais c’est assez certain qu’on va refuser des gens et devoir réduire nos services».

Après une rencontre avec le conseil d’administration, Steve Bouthillier a tiré la conclusion que Le Passant allait se placer sous sa propre tutelle. «Heureusement, nous avions un 25 000$ de côté. Ça va nous permettre de garder le cap jusqu’en septembre».

Déracinement

En plus d’augmenter l’itinérance, Steve Bouthillier croit que la perte du financement va avoir un impact direct sur la population granbyenne.

«Les gens vont être obligés de quitter Granby pour avoir le genre de services que nous offrons. Nous sommes le seul organisme qui a cette mission d’aider en temps de crise. Ces personnes vont vivre un déracinement et vont perdre leurs repères physiques. Ils vont aussi devoir oublier leur cercle social. Ça fait qu’on va tout leur enlever», rapporte celui qui travaille dans ce milieu depuis plus de 15 ans.