De jeunes cuisiniers mijotent 3000 repas pour SOS Dépannage – Moisson Granby

ALIMENTATION. Les 25 étudiants en cuisine au Campus Brome-Missisquoi ont mis la main à la pâte pour préparer 3000 repas pour SOS Dépannage – Moisson Granby, dans le cadre des Cuisines Solidaires, une initiative de La Tablée des chefs.

 » Ça permet de faire travailler les étudiants, a déclaré l’un des enseignants du programme, Éric Bolant. Ils ont une compétence dans leur programme de formation, qui est le DEP en cuisine. Cette compétence-là s’appelle menu de production. Ça entre en plein dans ça. « 

Avec ce projet, les étudiants ont développé des compétences différentes de celles apprises dans le cadre régulier de leurs cours, soit celle de produire de plus grande quantité de portions, un peu plus dans le style d’une cafétéria.

 » C’est bon pour l’organisation, les volumes de production, la chaîne de montage, a indiqué l’un des enseignants en cuisine, Éric Bolant. Contrairement à un dressage à l’assiette, on est plus dans une chaîne de montage alimentaire. Ça leur montre une autre vision de la cuisine. « 

 » D’habitude, on travaille plus en petites équipes de deux, a relaté de son côté Tracy Harrison, une étudiante du programme. Là, on est tout le monde ensemble. Le travail avance, on peut faire de beaux échanges. On est aussi avec des élèves à temps partiel qu’on n’avait pas l’occasion de voir. On apprend à connaître d’autre monde, à partager nos expériences. « 

C’est la deuxième fois que le Campus Brome-Missisquoi participe à ce projet. L’an dernier, les élèves avaient produit 2000 portions.

Cette année, ils ont concocté un parmentier de porc aux légumineuses.

 » La Tablée des chefs nous a tout amené, les denrées, l’étiquetage, les boîtes pour 3000 portions, a expliqué M. Bolant. Ils nous donnent une recette standard pour toute la province et on produit ça pendant trois jours. « 

MISSION

En plus de faire travailler les élèves, ce projet les conscientise également sur les défis qu’affrontent de plus en plus de gens dans la population.

 » On sait qu’il y a beaucoup de gens qui se demandent tous les jours comment ils vont faire pour nourrir leurs enfants, a affirmé Tracy Harrison. En étant maman de plusieurs enfants, je comprends que ça peut être un casse-tête. « 

 » Ça les sensibilise au gaspillage alimentaire, à aider aussi, a ajouté Éric Bolant. Il y a une mission derrière ça de nourrir des familles dans les banques alimentaires. « 

PROGRAMME DE CUISINE

Les 25 élèves du programme de cuisine sont séparés en deux groupes, un qui est à temps plein et le deuxième qui est en concomitance, c’est-à-dire à trois jours par semaine et deux sur les bancs d’école.

Pour le projet, les élèves se sont réunis en un seul groupe, permettant de mélanger des jeunes de 16 ans à des étudiants dans la cinquantaine.

 » Ça fait un beau mix, tout le monde apprend, a déclaré M. Bolant. Il y en a que ce sont des réorientations de carrière, d’autres, ce sont leur choix parce qu’ils viennent de finir le secondaire, mais pour eux, ils sont toujours allés à l’école avec des jeunes de leur âge. Ils se ramassent à 16-17 ans avec des gens de 40-50 ans devant eux, ils ne sont pas au même niveau de maturité, ils n’ont pas la même façon de travailler. Ça leur apprend beaucoup. « 

En temps normal, les élèves du programme s’occupent du restaurant ouvert les jeudis et vendredis midi.

 » On fait en moyenne 120 clients par semaine, a indiqué M. Bolant. On parle d’une ouverture de restaurant de type classique, à l’assiette, table d’hôte, buffet, menu à la carte. « 

 » Il y a une boutique aussi ouverte quatre jours par semaine où ils vendent tous les produits qu’ils confectionnent durant la semaine, a ajouté l’enseignant. Avec le restaurant aussi, ça permet que toute la production qu’on fait soit vendue directement à la clientèle. « 

CUISINES SOLIDAIRES

Le projet des Cuisines Solidaires existe depuis 20 ans. À la première édition, cinq écoles y participaient et ont produit 25 000 portions.

Aujourd’hui, ce sont 30 établissements au Québec qui y ont pris part pour concocter pas moins de 150 000 repas.

La France s’est également mise de la partie il y a dix ans. Cette année, ce sont 60 établissements qui ont été impliqués dans le projet.