Densification de la rue Denison Est: des citoyens inquiets se font entendre

MUNICIPAL. Alors que le projet de règlement sur la densification de la rue Denison Est en est qu’à ses premiers balbutiements, des citoyens préoccupés par le sort réservé à leur quartier ont sauté sur l’occasion pour se faire entendre lors de l’assemblée de consultation tenue, hier soir, au Palace de Granby.

Dans les cartons de la Ville de Granby, le projet de refonte du secteur commercial de la rue Denison Est, entre la rue de la Gare et le boulevard Pierre-Laporte, et la densification du terrain de l’usine Bow Plastique font craindre le pire pour le futur du quartier aux dires de certains résidents. Une dizaine d’entre eux l’ont d’ailleurs fait savoir à la mairesse Julie Bourdon et au conseiller municipal, Paul Goulet. Ces derniers étaient aussi accompagnés du directeur général, Michel Pinault, de l’avocate de la Ville, Me Catherine Bouchard, et de l’urbaniste Yani Authier.

Hausse du trafic routier, perte d’intimité et de quiétude, augmentation de la pollution sonore et lumineuse, prémonition face à un éventuel développement résidentiel qui pourrait dénaturer le secteur, diminution du sentiment de sécurité dans les alentours de l’école Saint-Bernard. Bien qu’ils ne soient pas, pour la plupart,  contre le projet, certains résidents se sont dits inquiets des visées de la Ville dans le dossier de la rue Denison Est.

Pour Francis Vincent, un résident de la rue Vittie, la transformation du terrain de la Bow Plastique en un parc immobilier condensé pour rentabiliser les pieds carrés ne font pas de sens, estime-t-il. Se qualifiant de porte-parole d’un groupe de citoyens préoccupés par l’avenir du lot qui héberge présentement l’usine, le Granbyen croit que la Ville ferait une grosse erreur en autorisant une forte densité. Selon les documents remis par la Ville, la norme de lotissement passerait de 183 à 306 logements sur le site du 15, rue Vittie. Une avenue prisée par l’administration municipale qui pourrait se concrétiser à la suite du déménagement de la Bow Plastique prévue au cours de l’année 2023.

«Tout est une question d’équilibre et de proportion. Présentement, on trouve que l’équilibre n’est pas respecté par le fait qu’il y aurait beaucoup de trop de logements dans un site aussi petit. Le fait de vouloir mettre l’équivalent de 25 blocs à appartements de 12 logements, on trouve ça irresponsable et inquiétant», a exprimé M. Vincent qui a également profité du moment pour déposer une pétition contenant 150 signatures dénonçant les intentions de densification de la Ville.

« Imaginez si les logements sont de trois, quatre étages, qu’est-ce que ça va donner comme intimité aux résidents qui sont à proximité de ses logements? Les gens ont le droit à une certaine intimité. Si on défigure le quartier en mettant des trois, quatre étages, c’est une grosse erreur », a ajouté le résident de la rue Vittie.

La sécurité routière

La question de la sécurité routière et de la circulation sur la rue Denison Est et les artères avoisinantes est venue aussi teinter la période de discussions.

«Avez-vous dernièrement marché sur le trottoir sur la rue Denison Est», a demandé Pascale Lafleur lorsqu’elle s’est adressée aux représentants municipaux. «Je peux vous dire que c’est terrifiant. Comme piéton, on se sent en danger d’être heurté par les miroirs des camions (…). Moi, je suis inquiète. C’est bien beau de vouloir construire des bâtiments commerciaux et résidentiels, mais vous avez à peine abordé le sujet de la circulation alors avant d’émettre des permis, il est important de revoir la circulation sur la rue Denison.»

Un avis partagé par Richard Saint-Pierre; un autre résident du secteur, également tracassé par l’important flot de circulation au sud-est de la ville. «Je suis très concerné par la dangerosité de la rue Denison. Sur le trottoir, on doit marcher l’un en arrière de l’autre sinon les miroirs de camions nous frôlent les oreilles», a imagé le citoyen. «Si vous voulez densifier le secteur ave c des commerces, il va falloir que les trottoirs soient adéquats pour s’y rendre.»