Dépannage alimentaire: quand il devient nécessaire pour une famille de classe moyenne

COMMUNAUTÉ. En cette période des Fêtes, les Leduc* (nom fictif) vivront eux aussi leur part de moments réjouissants et de réunions familiales animées. Mais pour parvenir à atteindre une certaine plénitude, après une année marquée par certains imprévus sur le plan professionnel, ils n’ont eu d’autres choix que de se tourner vers SOS Dépannage Moisson Granby.

Les Leduc, une famille granbyenne, étaient bien loin de se douter il y a une douzaine de mois qu’ils auraient à recourir au dépannage alimentaire, question de leur permettre de passer un Noël comme les autres.   

Avec un revenu familial annuel avoisinant en temps normal les 45 000 $, le ménage, dont les deux parents, début quarantaine, occupent un emploi, estime se situer dans la tranche inférieure de la classe moyenne.

Les raisons qui poussent à se tourner vers le dépannage alimentaire, en plus d’être multiples, ont parfois ce caractère sournois.  

Pour les Leduc, une famille de trois, deux adultes et une adolescente, tout est question de circonstances.

La mère, en proie à une sévère dépression à l’automne, est en arrêt de travail et vit de prestations de maladie de l’assurance-chômage. Le père occupe un emploi saisonnier qui se terminait avant la venue des températures froides.

Le ménage s’est donc retrouvé pris entre l’arbre et l’écorce. Les délais pour l’obtention des chèques de l’assurance-chômage de ce dernier auront eu raison des nombreux casse-têtes pour boucler les fins de mois.   

«C’est très long avant de recevoir des nouvelles du chômage. Pendant ce temps-là, les comptes s’accumulent et il en reste moins pour l’épicerie, raconte la mère qui a requis l’anonymat. Même si nous sommes considérés comme étant dans la classe moyenne, c’est très difficile de se revirer de bord rapidement en cas d’imprévus.»         

De quoi manger

Les dépannages accordés par l’organisme de la rue Matton en décembre leur ont permis de mettre sur la table de quoi se nourrir, en plus de leur fournir certains produits d’hygiène personnelle.

«Ce service, il n’est pas seulement pour les gens à faibles revenus. Même si l’on calcule bien nos choses, en tant que travailleurs, on peut être forcés d’y avoir recours», fait remarquer la mère de famille, même si elle reconnait y avoir été à reculons la première fois.

«Ce n’était pas une partie de plaisir, je ne voulais pas que personne ne me voit aller là. J’avais honte, je me sentais comme si je quêtais. Je craignais de ne pas me faire aider.»

Les portes de SOS Dépannage Moisson Granby franchies, elle affirme y avoir trouvé écoute et encouragements. «Ce n’est pas seulement une histoire de chiffres. On nous montre à nous aider nous-mêmes. Ça donne une chance de repartir sur une bonne base, de ne pas perdre le loyer ou l’Hydro, de se replacer», évoque la dame.

«Quelque part dans notre malchance, il y a des portes qui s’ouvrent.»

Un petit plus pour Noël

Puisque les dollars à consacrer à la liste de cadeaux et aux fastueux repas se font plus rares en cette période de l’année, l’aide apportée vient cimenter les rassemblements en famille, qui prennent d’autant plus d’importance.   

«Les émotions montent d’un cran pendant la période des Fêtes. D’être avec mon conjoint, avec ma fille, de pouvoir manger avec eux, c’est quant à moi le plus beau des Noëls, confie la mère, la voix traversée de trémolos. Même si l’on vit des situations pas évidentes.»   

Les visites à SOS Dépannage Moisson Granby ont depuis pris une autre tournure; elles l’animent d’une nouvelle vision.

«Je ne suis carrément plus la même personne, observe-t-elle. Quand je le peux, j’aide ma famille. Je n’y vais plus avec la honte. Je sais qu’aujourd’hui je reçois, mais demain je redonnerai.»