Des fraudeurs audacieux arnaquent une aînée

ENQUÊTE. Un ou des fraudeurs ont eu l’audace de soutirer 4 000$ à une aînée de Granby en se présentant chez elle, jeudi, et en lui faisant croire que son fils était emprisonné. Cinq autres tentatives de fraude de type «grand-parent» ont également été perpétrées dans les heures suivantes sur le territoire de Granby.

«J’ai eu un téléphone hier [jeudi] matin d’un monsieur. Il m’a dit que mon fils avait eu un accident, que sa voiture était brisée parce qu’il était rentré dans un poteau de téléphone, que la police était venue le chercher et qu’il avait passé la nuit en prison. Et que pour le sortir de là, il avait besoin de 4 000$», raconte Marguerite Larochelle-Dubé.

Durant la courte conversation téléphonique, cette mère de trois enfants a même pu parler à son «fils». «Il m’a passé le téléphone pour que je puisse parler à Louis. J’ai dit qu’il n’avait pas la même voix que d’habitude. Il m’a répondu qu’il avait eu un accident et que le sac gonflable l’avait blessé que c’était pour ça que sa voix avait changé», poursuit Mme Dubé.

Une fois la discussion terminée, la dame de 85 ans avait 30 minutes pour se rendre à la Caisse Desjardins. «J’étais malheureuse. […] J’ai couru à la Caisse pour pouvoir sortir mon fils de là», dit-elle. Peu de temps après, un individu s’est présenté à sa porte. «Je lui ai remis 4 000$ en argent, 40 billets de 100$. Il ne m’a pas menacé», précise Mme Dubé qui, avec toute sa gentillesse, a même invité l’homme à entrer chez elle. «Ça prend du guts pour se présenter ici», réagit Louis Dubé, le fils de la victime.

Après le départ du suspect, la Granbyenne a communiqué avec son frère. Durant la courte discussion, la dame a pris conscience qu’elle venait de s’être fait arnaquer. Grandement secouée, Marguerite Larochelle-Dubé n’a pas fermé l’œil de la nuit et n’a pas d’appétit depuis les événements. Mme Dubé a accepté de raconter son histoire afin d’éviter que d’autres personnes vivent la même chose.

«Ça prend du guts»

Louis Dubé, le fils supposément en prison, a communiqué avec sa mère par pur hasard, jeudi. «Quand je l’ai appelé, elle m’a demandé si j’étais revenu de Montréal. Je revenais d’Ottawa! Elle m’a demandé si j’avais eu l’argent. Là, j’ai dit oh boy, elle vient de se faire avoir», confie M. Dubé.

Outre les conseils donnés par la police (voir encadré), M. Dubé croit que les institutions financières devraient être plus vigilantes à ce sujet. «Elles devraient peut-être poser plus de questions [aux personnes âgées qui viennent retirer des sommes d’argent]. […] Ils ont une certaine responsabilité. Quelques questions de plus auraient pu être posées», conclut-il.  

Qu’est-ce que la fraude «grand-parent»?

«Les suspects communiquent par téléphone avec leur victime et ils prétendent être des amis de leurs enfants ou de leurs petits-enfants. Ils soutiennent que ce dernier a des ennuis, qu’il a eu un accident, qu’il est en prison ou en voyage à l’étranger et demandent de l’argent. Ils utilisent les sentiments pour soutirer de l’argent [aux personnes âgées]. Ils demandent de petites sommes d’argent, maximum 4 000$ ou 5 000$», explique l’agente Caroline Garand, porte-parole du Service de police de Granby.

Quoi faire en cas de fraude ou de tentative de fraude?

Toute personne qui est victime ou qui a été victime d’une tentative de fraude est invitée à communiquer avec le Service de police de Granby au (450) 776-3333. «Les personnes qui ont été victimes d’une fraude [de ce genre] sont invitées à communiquer avec l’enquêteur Paul Coderre au (450) 776-8333, poste 3616 ou via la ligne Échec au crime au 1-800-711-1800.

Des conseils pour éviter d’être victime de fraude

-Ce qu’il faut retenir: «Il n’y a pas d’urgence à donner de l’argent», dit Caroline Garand, porte-parole du Service de police de Granby.

-Demander à la personne de rappeler dans dix minutes le temps d’appeler des gens autour de nous.

-Ne jamais donner d’informations au sujet de nos comptes bancaires et de cartes de crédit.

-Toujours valider l’identité de la personne au bout du fil. Il est suggéré de se faire un code familial pour faciliter l’identification.