Des organismes locaux remettent une pétition au député François Bonnardel
SANTÉ. Trois organismes de la région de Granby ont remis conjointement, cet avant-midi, une pétition de 1 100 signatures au député provincial de Granby, François Bonnardel. Par cette action, les organismes souhaitent que le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, maintienne la suspension de nouvelles offres de service de soins à domicile, jusqu’à ce qu’un cadre de référence relatif à l’offre de soin à domicile soit établi.
L’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées (AQDR) de Granby, La Dynamique des Handicapés de Granby et région et la Coop Autonomie chez soi de Granby déplorent que le ministère de la Santé défavorise la formation pour les employés des entreprises d’économies sociales et qu’il octroie des contrats de service à des entreprises privées.
Pour le directeur de la Coop Autonomie chez soi, André Plouffe, les services de maintien à domicile viennent en aide aux personnes en perte d’autonomie. Il ajoute que depuis une vingtaine d’années, plus de 100 entreprises d’économie sociale du Québec travaillent à domicile pour aider les gens en perte d’autonomie.
«Récemment, il y a eu un changement au niveau du ministère de la Santé. Celui-ci a mis de l’avant la possibilité que n’importe qui puisse faire une offre de service afin de diminuer les coûts de ces services», a expliqué M. Plouffe lors d’un point de presse.
Selon lui, cette façon de faire a des conséquences fâcheuses sur le niveau de la qualité des services, de l’imputabilité et au niveau de la sécurité des usagers. «Avec la pétition qu’on présente, on souhaite que le ministre Barrette comprenne qu’il doit y avoir un cadre de référence qui doit être mis en place. Il est nécessaire pour éviter que n’importe qui s’improvise dans le service à domicile et que la qualité des soins demeure. Les entreprises d’économie sociale n’ont rien contre la compétition, mais elles sont inquiètes de la façon dont c’est fait», ajoute André Plouffe.
Les personnes qui représentent des gens handicapés sont aussi fortement interpellées par le dossier. «Ce qui nous interpelle, c’est que ce sont les gens les plus fragiles de notre société. Les gens qui reçoivent un soin vont créer un lien avec la personne aidante. On se demande jusqu’à quel point les gens des agences peuvent avoir un manque de formation. Ça peut se traduire par des problèmes d’abus et de manque de transparence», a souligné Marie-Christine Hon, de La Dynamique des handicapés de Granby/Région. Cette dernière a rappelé que n’importe qui pourrait avoir besoin de l’aide pour des soins à domicile à n’importe quel moment dans sa vie.
Pour leur part, les entreprises d’économies sociales en aide à domicile affirment qu’elles donnent un service en complémentarité avec ce que les établissements de santé offrent comme services.
De son côté, l’AQDR estime qu’il est primordial que ses membres puissent vieillir dans leur domicile. «C’est de la défense de droit. Nos aînés doivent être maintenus à domicile le plus longtemps possible avec une qualité de soin et en sécurité», a déclaré Sylvie Hamon, agente de liaison à l’AQDR.
François Bonnardel saisi du dossier
Ce dossier est important aux yeux du député de la Coalition avenir Québec, François Bonnardel, puisque la situation actuelle met en péril plusieurs entreprises d’économies sociales.
«Est-ce que demain matin le CIUSSS engagerait des infirmières formées à temps partiel? Est-ce qu’on engagerait des gens moins qualifiés? Je pense que la réponse est non. Le ministre doit être sensible à cette situation. Oui, il y a un moratoire, mais au-delà de ça, cette compétition peut être saine à condition que tout le monde travaille avec les mêmes cadres», a-t-il expliqué.
Selon le député de Granby, le gouvernement libéral de Philippe Couillard fait encore des économies sur le dos de la clientèle vulnérable. «C’est une décision maladroite. Tu travailles avec des gens qui accompagnent le CIUSSS et des personnes qui ont besoin d’aide et de répit. C’est comme si on dit, au-delà du bon travail que vous faites, on va engager une personne dans le privé et moins bien formée. L’employé va faire le travail moins dispendieux pour l’État, mais c’est malsain et déshonorant pour les gens qui supportent ces gens-là», conclut M. Bonnardel.
La pétition sera déposée à l’Assemblée nationale le 16 mars prochain.