Des résidents du CHSLD Leclerc entament une grève de la faim
ACTUALITÉS. Des résidents du CHLSD Leclerc à Granby ont décidé d’entamer une grève de la faim afin de protester contre la nourriture servie qu’ils jugent de piètre qualité et non diversifiée.
Surplus de légumes congelés et viande qui frise tellement elle est cuite, le tout nappé de l’éternelle sauce brune sans saveur. Voilà ce que contient en partie le menu du CHSLD Leclerc. Annie Tétreault, 48 ans et résidente du centre depuis 14 mois, en a assez et a décidé de lancer une grève de la faim pour protester.
« Depuis mon arrivée, un des enjeux importants pour les résidents est au niveau alimentaire. L’offre alimentaire est basée sur un menu de trois semaines qui contient beaucoup de répétition. La nourriture est sans saveur et souvent très très cuite (…). On demande à avoir un menu plus adapté et suivi au rythme des saisons. »
« Il n’y a rien. J’aime ça les oignons, le sel, le poivre, mais il n’y a rien ici, la nourriture n’a aucun goût », appuie Lorraine Massé, une autre résidente du CHSLD qui se dirigeait au Provigo du coin pour acheter un sandwich aux tomates.
« Ce n’est pas tout le monde qui a de la famille ici qui peut leur faire à manger, et plusieurs résidents ont un revenu modeste et ne peuvent pas se permettre de commander et d’acheter de la nourriture », poursuit la résidente à la tête de la grève.
Madame Tétreault confie également que certains résidents de son étage ont des carences alimentaires, car plusieurs d’entre eux retournent leur plateau ou une partie de celui-ci sans y toucher. « Il y’a une dame qui a un manque de fer important, d’autres manquent de protéine et un autre résident perd du poids sans raison, car justement, ils mangent pour survivre et ça commence à être un enjeu de santé mentale. C’est notre quotidien trois fois par jour. »
Annie Tétreault, qui siège également sur le Comité des résidents du CHSLD, avoue que les usagers se sentent abandonnés par les décisions de la direction, qui leur aurait promis un menu plus intéressant. « Au comité, nous avons déjà par deux fois soulevé les problèmes liés au service alimentaire. Le peu de réponses qu’on a stipule que le menu n’est pas encore harmonisé. Le centre est ouvert depuis février 2021, ça fait deux ans pour prévoir un menu plus adapté, c’est un peu long », dénonce madame Tétreault.
« L’initiative vient de moi, parce que par mon poids je suis peut-être la personne la plus apte à le faire, mais ce qui arrive est qu’on veut démontrer clairement qu’on ne peut plus manger cette nourriture-là. Nous sommes cinq résidents du CHSLD qui tombent en grève de la faim maintenant. On le fait que là, parce que nous avons beau parler à des personnes dans divers paliers gouvernementaux, mais sans réponses. Nous espérons que ça change avec la campagne électorale. »
Annie Tétreault invite les résidents des autres centres de la ville à la rejoindre dans ce mouvement pour protester contre le service qui serait pareil dans tous les autres CHSLD. « On voudrait aussi inviter la population à venir nous encourager et nous rencontrer. S’il vous plait, écrivez à vos députés pour dénoncer la situation. Goûtez au plateau de vos proches en CHSLD, les plats sont peut-être beaux, mais prenez le temps d’y goûter et de regarder ce que c’est », lance-t-elle dans un cri de cœur.
Au moment d’écrire ces lignes, la direction du CIUSSS de l’Estrie – CHUS n’avait pas commenté la sortie publique de la résidente du CHSLD Leclerc.