Des télésoins à domicile pour les maladies pulmonaires
SANTÉ. Les milliers de personnes atteintes d’une maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) en Estrie pourront désormais bénéficier de télésoins à domicile.
Les dirigeants du CIUSSS de l’Estrie – CHUS et les responsables de cette nouvelle offre de service ont profité d’un point de presse hier pour confirmer la nouvelle.
Pour la toute première fois en Estrie, des individus pourront avoir accès à de l’enseignement et à de l’assistance à distance grâce à une simple application Internet reliant une équipe d’inhalothérapeutes à des usagers à domicile.
Directrice des services généraux du CIUSSS de l’Estrie, Lyne Cardinal, était fière de présenter «ce bon coup» à la presse régionale.
C’est en constatant une hausse importante de personnes souffrant de maladies pulmonaires que le ministère de la Santé a décidé, en 2012, de tenter de développer des stratégies pour atténuer cette problématique.
«Par cette nouvelle façon de faire, on veut que les personnes puissent elles-mêmes gérer leurs problèmes. On vise l’autogestion à domicile pour ces personnes», a mentionné Lyne Cardinal.
Le soutien technologique
Le fonctionnement est simple. À partir de son ordinateur personnel, ou d’une tablette qui lui est prêtée gratuitement, l’usager répond de façon quotidienne à un court questionnaire qui permet à une équipe d’inhalothérapeutes de suivre sa situation à distance. Au besoin, les inhalothérapeutes peuvent communiquer avec l’usager par téléphone ou par messagerie texte.
C’est un médecin ou un professionnel de la santé qui peut recommander à un patient d’accéder aux télésoins à domicile.
«Ça ressemble ni plus ni moins à un stage variant de trois à six mois et au cours duquel l’individu apprend à gérer sa maladie. Ça permet donc une meilleure accessibilité, c’est la nouvelle voie», estime Lyne Cardinal.
«On veut prévenir l’aggravation de la maladie et maintenir la qualité de vie de l’usager, reprend Sonia Quirion, coordonnatrice au Centre de coordination de la télésanté. «Les capsules éducatives vont permettre à l’individu de reconnaître les symptômes et de poser les bons gestes. Dans le fond, l’usager va devenir plus compétent à gérer sa propre maladie.»
Sonia Quirion a bon espoir que la venue des télésoins pourra contribuer, dans un avenir rapproché, à générer une diminution des visites à l’urgence et du nombre d’hospitalisations.
On estime à plus de 9000 personnes, seulement en Estrie, qui sont atteintes de maladies pulmonaires obstructives chroniques. Ces milliers de personnes pourraient éventuellement avoir recours aux télésoins à domicile.
Mise en place en septembre 2015 à titre de projet pilote, déjà 221 personnes ont pris part à cette nouvelle formule.
Un rapport de la situation sera dévoilé en décembre 2016 et un second en janvier 2018, de façon à mesurer l’efficacité de la formule et son impact sur le réseau de santé.
Lyne Cardinal croit que devant ce succès, le milieu de la santé pourrait être intéressé par la perspective d’étendre ce concept à d’autres maladies.
Présent à la conférence de presse, André Roy d’East Angus, un usager, a grandement aimé l’expérience. «Ç’a grandement augmenté ma qualité de vie et ça m’apprend à connaître mieux ma maladie et les symptômes. Quand ça ne va pas bien, les professionnels ne tardent pas à intervenir et à nous fournir des soins appropriés», de confier André Roy.