Desjardins investit dans les jardins de pluie

ENVIRONNEMENT. Les jardins de pluie pourraient bien proliférer en Haute-Yamaska et dans Brome-Missisquoi avec l’entrée en scène des Caisses Desjardins de Granby-Yamaska, de la Pommeraie et de la Porte-des-Cantons-de-l’Est. Les trois coopératives financières investissent en effet 310 000 $ afin de soutenir l’Organisme de bassin versant de la Yamaska (OBVY) dans sa volonté de créer 200 jardins intelligents d’ici trois ans dans la région. 

Développés par la Ville de Waterloo avec la collaboration d’Action Lac Waterloo, les jardins de pluie  également appelés jardins intelligents connaissent un fort engouement auprès des propriétaires. Après Waterloo, voilà que les villes de Granby, Bromont, Cowansville et Farnham ainsi que les Municipalités de Lac-Brome et de Shefford emboîtent le pas en incitant ses résidents à aménager ces petits aménagements paysagers, dont la mission est de gérer les eaux de ruissellement. 

«Ce projet me tient à coeur et tient à coeur à Desjardins. Ce n’est pas rien. On va soutenir la création de 200 jardins de pluie (…). Le développement durable passe par la sensibilisation des gens et la formation. Faire des jardins de pluie, c’est l’un des éléments de sensibilisation et de formation. La problématique des bassins versants, il faut que les gens la comprennent et l’une des façons de les aider à comprendre, c’est en faisant quelque chose de concret. En passant à l’action pour améliorer les circonstances de l’utilisation de l’eau, c’est quelque chose de très valable», a indiqué le directeur général de la Caisse Desjardins de Granby-Haute-Yamaska, Jacques Laurin.

Grâce à cette implication financière provenant du Fonds du Grand Mouvement et des caisses de la région, l’OBVY pourra davantage accompagner les citoyens lors de leurs travaux d’aménagement d’un jardin de pluie en plus de déployer une série d’initiatives sur le territoire des deux MRC. 

Selon la mairesse de Cowansville, Sylvie Beauregard, le concept des jardins de pluie peut faire une grande différence sur la gestion de la ressource (eau). «Pour Cowansville, ce sont des gestes simples qui vont permettre de faire une différence au niveau de la collectivité. Pour la gestion de l’eau pour une municipalité, c’est assez complexe et onéreux. Donc, si on peut mettre à contribution nos citoyens et puis même nous via nos infrastructures, ça va permettre d’aider.»

À Cowansville, une somme de 10 000 $ est prévue pour ce programme de subvention. Ce soutien financier se transposera par le remboursement des travaux pouvant aller jusqu’à 50 % des coûts d’aménagement d’un jardin (maximum de 1000 $). 

Et signe que l’emballement est bien présent même dans les plus petites municipalités, pas moins d’une quinzaine de jardins de pluie sont sur la table à dessin ou sur le point d’être réalisés à Shefford. D’ailleurs, à ce jour, 165 visites ont été effectuées par les techniciens de l’OBVY qui sont allés à la rencontre de citoyens intéressés à installer un jardin de pluie sur leur propriété.

Pour disposer d’un jardin de pluie, un résident devra sortir entre 1500 et 2000 $ de ses poches. Une facture qui pourrait être réduite puisque ce type de travaux est éligible à une subvention dans plusieurs municipalités.

S’offrir un jardin de pluie

Une fois aménagé, le jardin de pluie amorce son travail qui consiste à contenir et à relâcher progressivement les eaux de ruissellement grâce aux végétaux et aux plantes indigènes disposés à l’intérieur de l’aménagement. Selon Sabine Vanderlinden, gestionnaire de projets à l’OBVY, un jardin intelligent gère à lui seul environ 85 % de l’eau de pluie.

«Le jardin de pluie est une technologie verte relativement nouvelle. Il nous faut passer par des étapes d’information, de sensibilisation, d’accompagnement et de mise en place des subventions (…). 

Pour bénéficier des retombées d’un jardin de pluie, trois critères sont à retenir: avoir de l’espace, le taux de percolation du sol et le niveau de la pente. «En plus de diriger l’eau dans le sol, le jardin de pluie vient la filtrer parce que dans les racines s’installent des microorganismes qui prennent en charge la décontamination de l’eau jusqu’à un certain degré (…) Et ça réduit la quantité d’eau dans le réseau d’aqueduc et les surverses», a indiqué le technicien en environnement à l’OBVY, Guillaume Pineault.

Pour information: jardins@obv-yamaska.qc.ca.