Deux incendies majeurs par un temps polaire à Roxton Pond
FEU. Le week-end a été ardu et frigorifique pour les pompiers de Roxton Pond. Ils ont dû combattre deux incendies majeurs en autant de nuits polaires.
Un voisin qui revenait du travail, vers 3h15, samedi, a remarqué que le mur arrière d’une résidence de l’avenue du Lac Ouest, à Roxton Pond, était en flammes et a communiqué avec les services d’urgence. «Dans les premières minutes, on pensait qu’il y avait peut-être quelqu’un à l’intérieur parce qu’il y avait un véhicule stationné dans l’entrée de cour», explique Philippe Brasseur, directeur du Service des incendies de Roxton Pond/Ste-Cécile-de-Milton.
Cependant, des informations recueillies par les pompiers ont permis de rapidement confirmer que la résidence était inoccupée depuis quelques jours. «Ça a enlevé un peu de pression», confirme le directeur Brasseur. Les pompiers ont procédé à une attaque initiale à l’intérieur du bâtiment, mais ont rapidement dû retraiter en raison de la fumée intense et de la chaleur.
Le combat incendie de la résidence, qui est un ancien chalet ayant subi de nombreuses rénovations au fil des ans, n’a pas été de tout repos pour les sapeurs. Par chance, l’habitation se trouvait dans un secteur desservi par le réseau d’aqueduc. «On n’a pas eu à gérer le transport d’eau, mais le travail a été ardu. […] Ça a pris environ 1h30-2h00 avant d’avoir le contrôle du feu à 100%», soutient M. Brasseur.
Les pompiers de Roxton Pond ont obtenu le support de leurs confrères de Shefford et de Saint-Valérien-de-Milton ainsi que de l’Association des pompiers auxiliaires de la Montérégie (APAM) pour cette intervention. Au total, une trentaine de pompiers étaient sur les lieux et aucun d’entre eux n’a été blessé.
La cause du brasier est toujours sous enquête. Au départ, les pompiers suspectaient une main criminelle, mais la Sûreté du Québec n’avait pas suffisamment d’éléments pour ouvrir une enquête. «Les locataires ont quitté au cours de la semaine. La maison était libre. Il n’y avait pas de meubles, ni de biens personnels et pas de présence humaine. Il n’y avait pas de traces d’accélérant», précise le directeur Brasseur. Mélanie Dumaresq, porte-parole de la SQ de l’Estrie, confirme qu«’il ne semble pas y avoir aucun élément criminel». Pour l’instant, la cause est indéterminée, mais les pompiers poursuivent leur enquête. La résidence est une perte totale. Les dommages sont évalués à 150 000$.
Un bâtiment de ferme se consume
Samedi soir, les pompiers de Roxton Pond ont été à nouveau appelés, cette fois-ci pour combattre un intense brasier qui a pris naissance dans un bâtiment agricole, situé sur le chemin Patenaude. Le Service des incendies de Roxton Pond a pu compter sur le support des hommes de Roxton Falls, Saint-Valérien-de-Milton, Granby et Waterloo. Au total, une quarantaine de pompiers ont participé à l’intervention.
«On devait faire du transport d’eau. On a calculé une centaine de voyages», lance Philippe Brasseur. Qui plus est, des réservoirs de diesel étaient collés sur le bâtiment agricole. Les pompiers ont dû travailler à les refroidir et les protéger. La grange, d’une grosseur moyenne, s’est affaissée d’elle-même au cours de l’intervention et la présence d’environ 1 000 balles de foin a compliqué le travail des pompiers. «On a dû faire venir une pelle mécanique. Les pompiers étaient épuisés et gelés. Et à -35, ce n’était pas évident de trouver une pelle! Le bâtiment s’est affaissé, comme il y avait beaucoup de foin, il y avait beaucoup de fumée. En plus, il y avait beaucoup de vent. Avec la pelle, on a réussi à quitter les lieux vers 3h30.»
Malgré cette heure tardive, le travail des pompiers n’était pas terminé. Une fois à la caserne, ils ont dû faire dégeler les appareils respiratoires, les boyaux et les piscines afin de remettre tout l’équipement en place pour une prochaine intervention. «Je lève mon chapeau aux pompiers. Ça prend du courage pour aller au feu à des températures comme ça. Mes gars ont travaillé très forts», souligne fièrement Philippe Brasseur, en rappelant que les combattants sont des pompiers volontaires.
Le bâtiment, qui n’abritait pas d’animaux, est une perte totale. Au moment d’écrire ces lignes, la cause du brasier était inconnue, mais une cause électrique pourrait être envisagée.