Église Notre-Dame de Granby: incursion au cœur d’un imposant chantier
CHANTIER. Si le plus clair des travaux effectués à ce jour se sont faits à l’intérieur de ses murs, à l’abri des regards des citoyens, la transformation n’en est pas moins impressionnante. L’église Notre-Dame, en voie d’accueillir des cégépiens de génie mécanique et industriel, subit actuellement une véritable métamorphose, déjà complétée à environ 50 %.
Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis l’octroi du contrat, en septembre dernier, et du lancement des travaux, au début octobre. Quelque 25 à 30 travailleurs de différents corps de métier s’activent désormais chaque jour sur le site afin de livrer le nouveau pavillon Notre-Dame du Cégep de Granby.
«Il y a beaucoup plus de travaux qu’on ne voit pas comparativement à ceux que l’on peut voir», admet d’emblée Manuel Cabana, ingénieur et chargé de projets à la Ville. Celui-ci fait, entre autres, référence aux systèmes d’électricité, de ventilation, de chauffage et de gicleurs, tous refaits à neuf. L’entièreté du projet est évaluée à environ 13 millions $, soit 9 millions $ à la charge de l’administration municipale et 4 millions $ défrayés par l’institution collégiale.
Le patrimoine au premier plancher
Le rez-de-chaussée du lieu de culte, qu’arpente d’abord le GranbyExpress à l’occasion d’une visite dédiée aux médias, a échappé aux changements draconiens. Le tout est entièrement désiré; on souhaite que la nef, qui deviendra une salle multifonctionnelle, conserve les différents éléments rappelant sa longue histoire.
«Deux chemins de croix vont être déplacés, mais seront remis tout simplement sur les nouveaux murs. L’objectif est de laisser tout le patrimoine en place. On veut garder le même look et la même ambiance», explique le directeur du Bureau de projets pour la Ville de Granby, Daniel Surprenant.
Les fresques, les vitraux ainsi que les lustres en place seront tous maintenus. Les dossiers des bancs où se tassaient à l’époque les fidèles seront d’ailleurs récupérés et intégrés à l’architecture murale.
À l’issue des travaux, l’accès se fera désormais par une nouvelle porte accessible à partir de la rue Saint-Antoine Sud. Un vestibule vitré sera d’ailleurs aménagé. «C’est comme un appendice à l’église qui lui donnera un cachet moderne», explique le directeur général, Michel Pinault. Le conseil municipal a d’ailleurs voté, lundi soir, une somme totale de près de 112 000 $ pour qu’une œuvre artistique y soit érigée. «On vise que l’art soit intégré au bâtiment, ajoute un plus, un effet wow», lance le maire, Pascal Bonin. Un ascenseur sera également ajouté tout près afin de rendre universel l’accès aux deux paliers.
Au final, ce sont environ 400 personnes qui pourront être réunies dans ce nouveau lieu de diffusion culturelle. Vie culturelle et communautaire (VCC) est l’instance qui sera chargée de la programmation, où cohabiteront aussi bien des expositions et des spectacles que des activités communautaires ou plus protocolaires.
Le chœur de l’église laissera évidemment place à une scène, accompagnée d’une loge là où se dressait auparavant l’autel. Une salle de réunion sera aménagée tout juste derrière.
L’école au sous-sol
C’est au sous-sol que la transformation est jusqu’ici la plus spectaculaire. L’espace a déjà des airs d’établissement scolaire, mais des rappels clés subsistent. «Les classes et l’aménagement ont été adaptés aux poutres qui sont partout et qui tiennent la structure. Ça fait un cachet, aussi, que l’on a gardé. Ça va être vraiment un endroit spécial pour les étudiants», explique M. Cabana. Pour en venir à ce résultat, il a fallu notamment recreuser, démolir des dalles et procéder à de la décontamination de sol.
Les murs des locaux qui accueillaient notamment les Alcooliques anonymes ainsi que le Bingo ont été rasés pour laisser place à de nouvelles divisions. Résultat: une dizaine de locaux, qui serviront de classes et de laboratoires, notamment de programmation et d’usinage, sont déjà visibles. Un magasin y sera aussi aménagé.
Les travaux devraient être plus visibles au public prochainement. Les murs d’un tout nouveau bâtiment, qui sera relié par un corridor, devraient officiellement être érigés au cours des prochains jours. En plus de bureaux de professeurs, un coin détente destiné aux étudiants ainsi qu’un laboratoire de soudure devraient s’y retrouver. La charpente de métal était d’ailleurs déjà en place lors du passage du GranbyExpress, lundi après-midi.
L’entrée principale du nouveau pavillon est d’ailleurs prévue derrière l’église; les étudiants accéderont à leurs nouveaux locaux du pavillon Notre-Dame par l’ancienne sacristie.
Des surprises
L’équipe sur place s’est butée à différentes surprises au fil de ses travaux; rien de plus normal, fait valoir Daniel Surprenant, qui rappelle que 115 ans ont passé depuis la construction de l’institution catholique. «Il y a beaucoup d’amiante dans ces vieux bâtiments-là, mais ça va relativement bien», défend-t-il.
L’idée de livrer le nouveau pavillon du Cégep à temps pour la rentrée de septembre est néanmoins écartée; le mois d’octobre est actuellement dans la mire.
«On a déjà convenu avec le Cégep qu’on aurait besoin d’un peu de temps, alors il a un plan B pour s’assurer de faire sa rentrée scolaire comme si de rien n’était», explique le directeur général de la Ville. La prochaine session des étudiants concernés débutera donc au Centre régional intégré de formation (CRIF). La nef devrait ensuite être finalisée, mais aucune activité n’y est prévue avant janvier 2019.
Le Cégep de Granby, qui a signé un bail de 25 ans pour occuper ces locaux une fois revampés, sera en mesure d’y accueillir une centaine de ses étudiants. L’institution scolaire aimerait, à terme, créer un véritable institut technologique en intégrant également, dans le cadre d’une deuxième phase, son programme en électronique industrielle.