Entendeurs de voix : plusieurs oreilles sont là pour vous

SANTÉ. Des organismes œuvrant en santé mentale dans la région veulent mettre sur pied un groupe d’entendeurs de voix. Ils en ont fait l’annonce lors du dévoilement des activités entourant la Semaine nationale de sensibilisation aux maladies mentales qui se tiendra du 2 au 8 octobre.

Une vingtaine d’employés d’organismes œuvrant en santé mentale de la région, dont OASIS santé mentale et l’Autre Versant, ont suivi une formation en février dernier portant sur l’approche les Entendeurs de voix. Elle vise à apprendre aux personnes qui souffrent d’hallucinations auditives de vivre avec leurs voix, plutôt que d’essayer de les combattre.  

La formation intitulée Mieux vivre avec les voix était offerte par sa fondatrice, Brigitte Soucy, également agente de développement pour un organisme qui facilite l’intégration socioprofessionnelle et scolaire des personnes vivant avec un problème de santé mentale.

L’objectif est d’offrir un groupe de soutien aux entendeurs de voix, indique Élyse Paquette, travailleuse sociale à l’Autre Versant. «Pour le moment, nous rencontrons des gens individuellement», laisse-t-elle savoir.
 
La problématique peut arriver à n’importe qui, n’importe quand, explique Pascale Dumais du CIUSSS de l’Estrie – CHUS «Ça ne touche pas plus les hommes que les femmes. Les premiers symptômes se manifestent tôt, soit au début de l’âge adulte.»

D’ailleurs, un groupe pour apprendre à mieux composer les voix sera offert à l’hiver 2017 au Centre Providence de Granby.

Un «entendeur de voix», a des perceptions sensorielles hors du commun. «La personne peut entendre des voix comme si quelqu’un lui parlait dans l’oreille. Elle peut voir des choses qui ne sont pas dans la réalité commune. Elle peut avoir un goût persistant dans la bouche, par exemple un goût de fer. Elle peut sentir plusieurs odeurs ou encore avoir un ressenti, comme si quelqu’un l’a pinçait», énumère Mme Paquette.

L’approche des Entendeurs de voix est pour des gens qui ont ou qui n’ont pas de diagnostic en santé mentale.

Parlons-nous
Pour informer la population sur l’approche, les organismes présenteront une conférence à ce sujet au Cégep de Granby le 5 octobre à 19h. C’est Serge Soucy psychologue et «entendeur de voix», qui témoignera de son quotidien. Ce dernier qui a vécu plusieurs dépressions majeures expliquera comment il s’y prend pour mieux vivre avec les voix qu’il entend.

Selon Caroline Paquette, c’est important d’informer la population afin de briser les tabous et les préjugés qui entourent la maladie mentale.

Par ailleurs, l’intervenante a présenté le thème de la Semaine nationale qui est Parlons-nous. «L’important de la Semaine est de prendre le temps de s’informer et de comprendre les problèmes de santé mentale. On a tous une santé mentale, au même titre qu’une santé physique. Il faut donc en parler pour dénoncer les préjugés et pour que les gens soient au courant. Plus ils le seront, plus on va faire tomber les tabous», rappelle-t-elle.