Fermeture de la clinique d’accès: Bonnardel au front
SANTÉ. Le député François Bonnardel n’entend pas regarder le Centre intégré universitaire de la santé et des services sociaux (CIUSSS) de l’Estrie-CHUS fermer la clinique d’accès de Granby les bras croisés. Il a interpellé la ministre de la Santé à ce sujet ; c’est d’ailleurs Gaétan Barrette lui-même qui est intervenu pour annuler un point de presse lors duquel l’arrêt prochain des services devait être annoncé.
L’événement devait se tenir jeudi après-midi à l’Hôpital de Granby. Refusant de commenter sur les raisons l’ayant poussé à le faire, le CIUSSS a fait savoir en matinée à la presse locale que la conférence de presse serait remise à une date ultérieure.
Selon M. Bonnardel, le ministre n’était pas au fait que le CIUSSS prévoyait fermer cette clinique desservant les malades n’ayant pas accès à un médecin de famille lorsqu’il l’a interpellé mercredi soir à ce sujet. «Le CIUSSS avait pris cette décision de façon un peu unilatérale. Pour quelle raison? Administrative? Financière? À cause de médecins qui ne voulaient plus faire d’heures? Je ne le sais trop», explique le député de Granby.
Selon ce que rapportait La Voix de l’Est jeudi matin, ce serait en raison d’un manque d’effectif que cette décision aurait été prise, une information qui n’a toutefois pas été confirmée par le réseau de la santé régional.
L’élu caquiste peine pourtant à concevoir le bien-fondé d’une telle décision. «C’était stupide et ridicule de penser que demain matin, j’allais laisser ça aller ou qu’on allait laisser ça aller. Ça n’a pas de sens», lance-t-il. Ce dernier rappelle que 9450 personnes de Granby et de la Haute-Yamaska ne sont toujours pas, à ce jour, suivies par un médecin de famille.
Ce choix est d’autant plus illogique, selon l’élu, que l’urgence de Granby a enregistré, au cours des derniers mois, des taux d’occupation qui ont littéralement explosé. Il craint ainsi que les besoins se transportent d’un établissement à l’autre, les patients sans médecin de famille n’ayant d’autre choix que de se présenter à l’urgence du centre hospitalier. «L’urgence n’a pas à subir de la pression additionnelle du jour au lendemain», fait-il valoir.
En quête de solutions
S’il n’a pas «souvent été d’accord avec les décisions que le ministre a prises», M. Bonnardel admet que M. Barrette a cette fois-ci fait un bon choix en intervenant auprès du CIUSSS ; il l’enjoint maintenant à trouver une solution à long terme pour répondre aux besoins des patients de sa circonscription.
Pas question, pour le député, de se satisfaire de mesures temporaires. «Je veux une volonté ferme du ministre qui va nous dire que la clinique va rester ouverte jusqu’au jour où il n’y aura plus personne d’inscrit au guichet ou où tout le monde aura un médecin de famille à Granby», mentionne-t-il.
Le député ramène sur le tapis l’idée d’une super clinique que pourraient consulter les patients orphelins, une initiative qu’il propose depuis maintenant un an et demi.
Notons que la clinique d’accès de la rue Saint-Jacques est en opération depuis 2011.