Fermeture de la résidence Le Riverain: «On est devant un fait accompli»_Mario Talbot
COMMUNAUTÉ. L’annonce de l’arrêt soudain des activités du Riverain de Granby a eu l’effet d’une bombe pour les résidents de l’endroit le mois dernier. Pour ces aînés, dont certains y résidaient depuis quelques années, l’idée de se retrouver un nouveau chez-soi en pleine crise du logement leur a fait vivre des moments d’angoisse dans les dernières semaines. À une quinzaine de jours de la fermeture de l’établissement, la vie semble suivre son cours pour les occupants de cet établissement, a constaté le GranbyExpress.
Faire une croix sur la vie de famille à la résidence de la rue Principale n’a pas été facile, admet Mario Talbot, un résident très engagé au sein du Riverain. Or, après avoir encaissé le coup, l’homme de 77 ans soutient vouloir regarder vers l’avant au lieu de chercher à lancer des pierres à l’exploitant de la ressource ; le Groupe Katasa. Heureusement pour lui et sa conjointe, ils ont pu se relocaliser tout comme les autres résidents de l’établissement.
«On est devant un fait accompli. Ce n’est pas nous qui sommes propriétaires et ce n’est pas plus drôle pour les gestionnaires comme M. Breault (Normand). Ce n’est pas de sa faute. Il est dans le même bateau que nous. Il l’a su le matin et on nous l’annonçait le midi. Il a fait tout en son possible pour nous rassurer, nous donner l’information et même nous aider à trouver des places. M. Breault a été présent. Il faut lui donner ça », raconte Mario Talbot.
Arrivé au Riverain avec son épouse en novembre 2016, le Granbyen croyait bien avoir déposé ses valises pour de bon. Mais le projet du Groupe Katasa de convertir l’immeuble du centre-ville en résidence pour personnes autonomes est venu contrecarrer ses plans. «Je suis déçu de partir. J’aimais vivre ici parce que je me sentais chez moi.» Selon M. Talbot, rien n’a filtré des intentions de l’entreprise d’opter pour une nouvelle vocation pour l’édifice de la rue Principale dans les semaines précédentes. Aux dires de notre interlocuteur, la direction du Riverain aurait appris la nouvelle de la fermeture par courriel.
Résidente au Riverain depuis près de dix ans, Anita Tétreault en a toujours gros sur le coeur contre le Groupe Katasa. «Les propriétaires ont le signe de piastre à la place du coeur. C’est tout ce que j’ai dire sur eux», confie la dame de 93 ans. «C’était ma place ici. J’étais bien (…). Ce n’est pas humain de se faire déraciner à notre âge.»
De nouveaux projets
Après des semaines d’angoisse, M. Talbot et sa conjointe ainsi que Mme Tétreault voient finalement poindre la lumière au bout du tunnel. Les trois aînés déménagent ce vendredi (16 septembre) dans leur nouvelle résidence située à Granby.
«On avait des projets ici au Riverain. On va s’en faire d’autres ailleurs (…). Je reste positif à travers tout ça. Je pars d’ici la tête haute», exprime M. Talbot.
Au cours des dernières semaines, les journées ont été passablement chargées en émotions pour Anita Tétreault. Si elle se remet tant bien que mal de cette dure épreuve, c’est en partie grâce au soutien de ses proches qui l’ont aidé à passer au travers, affirme-t-elle avec le trémolo dans la voix.
Propriétaire de la Résidence Le Riverain depuis 2016, le Groupe Katasa, de Gatineau, avait fait part de ses intentions en 2018 de moderniser son installation de la rue Principale auGranbyExpress. En plus de la modernisation de l’actuelle bâtisse, l’entreprise souhaitait également construire une tour de 12 étages. Un projet évalué à l’époque à 30 M$, avait laissé entendre la gestionnaire chez Groupe Katasa, Katherine Chowieri, lors d’une entrevue avec l’auteur de ses lignes.