Fermeture d’un CHSLD: la communauté de Waterloo dit non

SANTÉ.Le rehaussement de la capacité d’accueil du futur CHSLD de Granby, de 96 à 198 places, ébranle encore la communauté de Waterloo. La localité de 4500 âmes monte aux barricades et se mobilise pour éviter la fermeture de leur CHSLD.

La semaine dernière, le CIUSSS de l’Estrie-CHUS a dévoilé les grandes lignes de la réorganisation des places en CHSLD en Haute-Yamaska en vue de la livraison du nouvel établissement de Granby prévue pour 2019. Si l’annonce a ravi le maire de Granby, Pascal Bonin, c’est tout le contraire pour son homologue Pascal Russell. Le maire de Waterloo ne digère toujours pas la décision des autorités de la santé qui lui a été annoncée par Carol Filion, directeur général adjoint aux programmes sociaux et de réadaptation et aux partenariats au CIUSSS de l’Estrie–CHUS

«On m’a dit que la première préoccupation, c’est qu’il y avait des travaux de rénovation à faire. J’ai dit à M. Fillion que tout se rénove et qu’on ne me dise pas qu’il n’y a pas d’espace. Il y en a amplement pour agrandir. Si on désire garder ces gens-là dans leur milieu de vie et bien qu’on investisse l’argent à la bonne place», affirme l’élu.

Loin de baisser les bras, le maire Russell part en croisade pour sauver le CHSLD établi dans sa ville depuis 1965. Pétition, résolutions des conseils municipaux, soutien syndical, lettre d’appui du personnel et des familles, démarches auprès du bureau du député Pierre Paradis et des instances du CIUSSS de l’Estrie-CHUS.

«Une chose qui est claire, Waterloo n’a pas fait partie des discussions. Et ce n’est pas à nous à faire les frais de ce projet-là (nouveau CHSLD). Je comprends la Ville de Granby d’être contente de voir le CHSLD passer de 96 à 198 places et le fait que le CIUSSS veut dégager des lits à l’hôpital (64 lits). Je suis 100 % pour ça, mais qu’on vienne piger dans les services offerts à ces gens qui sont chez nous depuis plusieurs années (…).» «D’un côté, le ministère des Affaires municipales nous donne de l’argent pour contrer la dévitalisation et pour s’assurer d’avoir des services et de l’autre côté, on a un ministre de la Santé qui centralise tout», indique le maire.

Leur maison
Le transfert de places vers d’autres établissements du réseau de la santé a créé une onde de choc auprès des résidents depuis l’annonce de jeudi dernier. Les journées sont longues et les nuits sont courtes. Selon Marcel Brien, un résident du CHSLD de Wateloo depuis 45 ans, l’inquiétude gagne du terrain entre les murs du centre.

«On est inquiet. On ne veut pas s’en aller. J’en connais qui vont mourir s’ils partent. On ne veut pas que ça ferme. On a de très bons services. C’est ma maison et c’est ma famille», raconte l’homme de 69 ans, originaire de Sainte-Anne-de-la-Rochelle.

Le sexagénaire se dit désolé de voir le bien-être des résidents mis de côté au détriment de mesures administratives et organisationnelles. «C’est quoi l’importance du milieu de vie? C’est de mettre la personne dehors après tant d’années?», se questionne l’homme.

Pour le maire Pascal Russell, le maintien d’un CHSLD dans sa ville va au-delà de la question du maintien des résidents dans leur milieu de vie. C’est l’économie d’une localité qui pourrait en subir les contrecoups.

«Il faut garder nos services et nos aînés. Je demande le support de toutes les municipalités. Mon but, c’est de conserver cet acquis.»