Granby allège les règles, les restaurateurs ne bronchent pas

RESTAURATION. En 2015, aucun restaurateur de Granby n’a embarqué dans le projet-pilote de camions-cuisines de la municipalité le jugeant trop contraignant. En réponse à ses doléances, la Ville de Granby a décidé d’ajuster le tir en allégeant ses critères, mais les restaurateurs ne bronchent pas.

Daniel Lacombe, propriétaire de la Casa du Spaghetti, s’était montré intéressé l’an dernier. Il avait dit vouloir analyser le dossier. Or, les nouveaux critères ne sont pas tout à fait à son goût. «Ça demeure une aventure encore risquée. L’emplacement est encore trop limité et il manque de liberté. Il faudrait pouvoir suivre les évènements où il y a une manne de personnes pour que ça devienne intéressant», explique-t-il.

Le propriétaire de la Shed, Stéphan Chaussé, miroite l’idée d’avoir son food-truck à Granby, mais pas avant 2017. «Ce n’est pas pour cette année. Je manque de temps et mon resto est encore en démarrage. Je préfère mettre mes efforts là-dedans afin de bien le starter», indique-t-il. Il assure que les règlements et le prix du permis lui conviennent.

Mike Foisy, qui était propriétaire du restaurant mexicain El Camino à Granby, avait été l’acteur le plus important dans ce dossier ayant rencontré à plusieurs reprises l’administration municipale. Le restaurant a cependant fermé ses portes en juillet dernier.

Les nouveaux critères

Le projet-pilote d’une durée de trois ans a débuté en 2015. Granby offrait trois permis à des restaurateurs locaux. Ils devaient s’installer à la Place de la Gare, non loin de la piste cyclable l’Estriade.

«On a été à l’écoute des gens qui avaient manifesté de l’intérêt pour le projet-pilote […]. Les règlements étaient trop contraignants pour certains», concède le directeur général de Granby, Michel Pinault.

L’une des récriminations concernait l’obligation de présence. La ville demandait aux restaurateurs d’être présents un minimum de trois jours par semaine entre le jeudi et le dimanche.

Ce règlement a été retiré donnant ainsi carte blanche aux restaurateurs en matière de présence.

La nouvelle version du projet-pilote permet aussi aux restaurateurs de s’installer pour toute l’année. «Comme ça, ils pourraient offrir leurs services lors des fêtes hivernales», précise le directeur général.   

Granby a également fait tomber le règlement qui impliquait que seuls les restaurateurs locaux pouvaient obtenir un permis. Maintenant, un commerce intéressé de l’extérieur peut en faire la demande, mais seulement s’il fait affaire avec un restaurateur ou un traiteur de Granby.

Le règlement stipule que l’entreprise intéressée doit fournir «une preuve à l’effet qu’elle a sa place d’affaires ayant un lien avec la restauration sur le territoire de la ville de Granby ou qu’elle loue un lieu fixe de production de la nourriture».

Toujours selon le même règlement, la place d’affaires ou la location des lieux doivent être maintenues tout au long de la durée du permis.

Sinon, devenir membre de l’Agence des restaurateurs de rue du Québec (ARRQ), s’installer à la Place de la Gare et ne pas vendre de produits alcoolisés sont des critères maintenus.  

Les permis pour l’année 2016 sont offerts au prix de 1500 $. Granby est prête à en accorder trois.