Granby va trop vite, selon le conseiller Nappert
ENVIRONNEMENT. La deuxième phase de développement du sentier piétonnier en bordure de la rivière Yamaska, à Granby, devrait débuter d’ici la fin du mois, mais le rythme auquel le projet évolue ne fait visiblement pas l’unanimité au sein du conseil municipal.
En séance régulière du conseil mardi soir, un contrat de près de 658 000 $ a été octroyé au plus bas soumissionnaire, Groupe AllaireGince Infrastructures Inc, pour la réalisation des travaux. Ceux-ci visent à poursuivre les aménagements déjà achevés l’automne dernier, qui comprenaient notamment une passerelle aérienne en acier et des éléments historiques reliés à l’ancienne usine Miner Rubber. Cette deuxième phase sera effectuée à l’ouest de la passerelle Miner. Le sentier s’étendra sur environ 670 mètres et rejoindra la piste multifonctionnelle La Montérégiade. Le sentier s’arrêtera tout juste avant la rue Saint-Charles Sud. Un volet historique dédié à l’ancien site industriel est aussi prévu.
À une voix de l’unanimité
Tous les conseillers municipaux à l’exception de celui du district deux, Jean-Luc Nappert, ont voté en faveur de l’adjudication du contrat. Ce dernier a d’ailleurs demandé en vain que ce point soit reporté à une prochaine séance. Bien qu’il soit en faveur du projet, l’élu aurait voulu que la Ville prenne davantage le temps de consulter les organismes qui se consacrent à l’environnement afin de le bonifier. «Je trouvais important qu’on fasse un inventaire au niveau de la faune, au niveau de la flore. Même le Club d’ornithologie a déjà mentionné qu’il y a peut-être là des sortes d’oiseaux avec un statut précaire», a-t-il expliqué.
M. Nappert a aussi fait valoir que le coût total de l’initiative est bien plus élevé que celui initialement estimé, soit 475 000 $. «L’analyse qui a été faite a démontré que cette hausse n’était pas attribuée à un élément précis, mais bien à une hausse générale au sein des éléments faisant partie du contrat», explique le directeur du service de la planification et de la gestion du territoire à la Ville, Gabriel Bruneau. Mentionnons par ailleurs que le budget de la phase deux, qui a fait l’objet d’une recommandation de l’administration municipale, comprend les appareils d’éclairage du premier tronçon.
«Trop lent? Ayoye!» –Pascal Bonin
Le maire, Pascal Bonin, nie que le dossier ait été traité à la va-vite et rappelle que ce dernier répond aux normes environnementales en vigueur. «Le ministère de l’Environnement est au fait et nous donne son aval […] Ce n’est pas rien. On veut bien protéger la nature, mais si on se met à douter du ministère, à un moment donné, on va se mettre à douter de qui?», questionne-t-il.
À son avis, inutile de «consulter jusqu’à la fin des temps» pour un projet dans l’air depuis déjà quatre ans et pour lequel il n’a reçu que des félicitations. Il fait d’ailleurs valoir que lancer un autre appel d’offres risquerait d’entraîner des coûts supplémentaires: «Est-ce qu’on est prêts à mettre 100 000 $ de plus pour jaser? Ce serait un peu fou… ça ne ferait pas de sens!».
Un jeu politique?
Si M. Nappert explique que sa sortie a été motivée par le fait que différents groupes l’ont approché à ce sujet, le maire, lui, la justifie autrement. La qualifiant «d’étonnante», M. Bonin croit que cette intervention était avant tout motivée par des fins politiques. «Je comprends ce qu’essaie de faire politiquement mon copain à la table. On essaie de donner un hameçon à un autre candidat. C’était plus que visible», ajoute l’élu, qui a déclaré que «c’était tellement gros que ça en devient ridicule».
Les travaux devraient être complétés d’ici la fin de l’automne.