Grand froid : itinérants à l’abri à Granby
ITINÉRANCE. En cette période de froid glacial, sortir deux minutes à l’extérieur est un véritable cauchemar. Avec la vague de froid qui est loin de se réchauffer dans les prochains jours, certains intervenants du milieu communautaire à Granby s’inquiètent.
La directrice de Transition pour Elles, Sylvie Martin, constate que la réalité du froid affecte également les conditions des femmes qui vivent de l’itinérance.
«Évidemment c’est inquiétant avec le froid. C’est une réalité qui touche beaucoup les femmes c’est de plus en plus préoccupant parce qu’avant d’aller dans un centre, elles vont à droite, à gauche, et elles peuvent se retrouver dans une situation précaire», avance-t-elle.
«On est sensible parce que ça peut mener à d’autres complications comme prendre de la drogue ou de la prostitution», explique Mme Martin.
La maison d’hébergement pour femmes dénombre huit lits. À l’heure actuelle, les lits sont pleins. «Là ce ne fait que deux jours qu’il fait très froid, mais peut-être que ça va se manifester dans les prochains jours. Si quelqu’un cogne à notre porte, on va voir avec cette personne et l’orienter comme il faut», assure la directrice de Transition pour Elles.
Du côté de l’Auberge Sous Mon Toit (ASMT), la coordonnatrice à l’hébergement, Marie-Ève Théberge rappelle que «qui fasse froid ou pas froid, y’a toujours des gens qui peuvent se retrouver sans un toit».
Cette dernière assure que la demande est stable depuis déjà plusieurs mois. «On s’est donné le mandat de répondre à toutes les demandes. Si on ne peut l’accueillir, on va le référer ailleurs», dit-elle.
L’organisme irait même jusqu’à acheter un billet d’autobus pour des personnes qui auraient besoin d’une ressource à l’extérieur de la ville.
Moins d’inquiétudes au Passant
Steve Bouthillier connait bien le milieu de la pauvreté et de l’itinérance à Granby. Après une quinzaine d’années au Passant, il a vu de l’amélioration avec le Service de police de Granby qui prête également main-forte dans les cas de grands froids.
«Il y a depuis quelque temps un côté plus humanitaire et social avec la police communautaire. Les policiers qui connaissent des itinérants vont les voir et les invitent à venir chez nous. Parce qu’il y a des personnes qui ne viennent pas nous voir parce qu’ils ne veulent pas de structure comme on offre. C’est leur choix, on ne les obligera pas non plus», explique-t-il.
Steve Bouthillier se réjouit d’ailleurs du travail de partenariat entre les organismes communautaires de Granby.
Des mesures alternatives sont entreprises au Passant lors des périodes glaciales. «Ça arrive chaque année. Là on est encore dans la moyenne, mais s’il y a plus de demandes que de lits disponibles, on enclenche ce qu’on appelle le débordement grand froid. On accueille des gens même s’ils ne répondent pas à la demande. Toutefois on s’assure qu’ils ne nuiront pas à la sécurité des intervenants et des usagers», conclut-il.