Grève dans l’air aux Résidences Soleil

RELATIONS DE TRAVAIL. Un arrêt de travail pourrait survenir à tout moment dans les prochaines semaines aux Résidences Soleil, de Granby, propriété du Groupe Savoie. Les salaires et la charge de travail sont au nombre des revendications des syndiqués représentés par les Teamsters.

Sans contrat de travail depuis près d’un an, les travailleurs de Granby et leurs confrères et consoeurs des résidences Soleil de Boucherville, Laval, Mont-Saint-Hilaire, Pointe-aux-Trembles et Saint-Laurent mettent ainsi de la pression sur la patrie patronale afin d’en arriver à une nouvelle entente négociée.  Du côté des syndiqués, on réclame, entre autres, des augmentations salariales rétroactives de 3 $/l’heure. Un premier pas en vue de rattraper les salaires versés aux salariés du secteur public, dont le taux horaire est de 6 $/ l’heure de plus, soutient la centrale syndicale.

«Nos membres sont sous-payés et, dans certains cas, sont obligés de travailler plusieurs quarts de travail à cause du manque de personnel. Ces grèves sont inévitables si l’employeur ne bonifie pas substantiellement ses offres», a déclaré le président de la section locale 106 des Teamsters, Jean Chartrand, par voie de communiqué.

Les 300 syndiqués pourraient déclencher une grève simultanément au moment jugé opportun. Selon le syndicat des Teamsters, les travailleurs ont voté massivement en faveur des débrayages (entre 77 % et 99 %). Quant aux dernières propositions patronales, elles ont été rejetées dans une proportion variant  entre 75 % et 100 %.

Outre les conditions monétaires, la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur des établissements privés pour aînés fait aussi partie des préoccupations des syndiqués. La centrale syndicale rapporte notamment que le manque de personnel se fait déjà sentir dans les six résidences visées par un mandat de grève. Certains travailleurs doivent être au boulot jusqu’à 16 heures consécutives pour assurer les services aux résidents, prétend le syndicat.

«Deux membres m’expliquaient dernièrement qu’ils sont allés travailler dans un restaurant parce que leurs salaires dans les Résidences Soleil sont inférieurs à ce qu’on leur offre dans la restauration. Des témoignages comme ça, on en entend de plus en plus et c’est très inquiétant», a déclaré M. Chartrand.

La direction du Groupe Savoie n’a pas retourné nos appels.