Hausse du taux de taxe de 3% par année jusqu’en 2017

GRANBY. Pascal Bonin doit «piler sur son orgueil» et renier sa promesse électorale de geler le compte de taxes «pour faire avancer (sa) ville», dit-il. Dans son discours du maire en prévision du budget, il annonce une hausse du taux de taxation de 3% par année jusqu’en 2017.

D’après les calculs du service des finances, la hausse annoncée représenterait un montant de 53$ sur le compte de taxes d’une résidence unifamiliale moyenne.

En contrepartie de cette hausse du taux, gelé depuis 2001 à 0,80$ par tranche de 100$ d’évaluation foncière, l’administration municipale s’engage à «absorber» la hausse attendue du prochain rôle d’évaluation prévu en 2016. L’augmentation moyenne de la valeur des propriétés est estimée à 8%.

Il s’agit d’un «nouveau cadre financier», a souligné le maire dans son discours. Une nouvelle approche qui met fin «aux fortes augmentations» tous les trois ans avec la sortie d’un nouveau rôle.

Lors de la période de questions, Jeannine Lacasse a pris le micro pour rappeler au maire son programme électoral. «Le gel du compte de taxes était dans votre programme. Ç’a duré seulement un an! Êtes-vous satisfait? Je vous ai fait confiance», lui a-t-elle lancé.

Pascal Bonin a répondu aux reproches de la citoyenne en admettant qu’il était «aussi déçu» qu’elle. «Granby faisait l’épicerie sur la Visa et 3%, c’est ce qu’il manque pour ne pas payer avec la Visa», a-t-il ajouté.

Plus tard, le maire a souligné que «la photo de l’été 2013, n’est plus la photo de 2014». Parmi les différences, les coupures du gouvernement provincial sur les retours de T.V.Q. et dans le nouveau pacte fiscal, en plus du projet urgent de piscine municipale. Une dépense évaluée à 34M $, dont l’ancien conseil n’aurait jamais été informé.

Dépenses limitées

L’effort budgétaire demandé par le conseil municipal ne sera pas uniquement l’affaire des contribuables a annoncé Pascal Bonin, lundi soir. Celui-ci impose l’ordre à l’administration municipale de réduire la croissance des dépenses à 4% par année.

«Habituellement, la croissance des dépenses est de 7% à 8%, alors c’est tout un défi qu’on leur impose, mais on n’a pas le choix», plaide-t-il.

Bonin s’en prend au premier ministre Couillard

En marge de son discours du maire, Pascal Bonin a profité de la tribune du conseil municipal pour s’en prendre au premier ministre du Québec Philippe Couillard. Il a ainsi voulu joindre sa voix aux maires des Villes de Gatineau, Laval, Longueuil, Saguenay et Trois-Rivières pour dénoncer le nouveau pacte fiscal imposé aux municipalités.

«Au total, c’est des coupes d’environ 1M $ qui vont devoir être absorbées par nos surplus budgétaires. C’est inacceptable!», a-t-il commenté.

«C’est une entente entre Montréal, Québec et le gouvernement, pas entre toutes les municipalités et le gouvernement. C’est quelque chose que l’on a imposé et ce sont encore les municipalités qui écopent», a-t-il poursuivi.

Les commentaires du premier ministre sur le fait que les villes devraient piger dans leurs surplus au lieu de refiler la facture aux citoyens ont soulevé l’ire de Pascal Bonin.

«Les surplus sont le fonds d’investissement des villes pour des projets pour la communauté. Aucun gouvernement n’a fait de surplus, alors qu’on ne vienne pas donner de leçons sur quoi en faire!», a-t-il tonné.

Quelques chiffres à surveiller

3%: hausse prévue du taux de taxe foncière

1,8M $: revenus supplémentaires en 2014

1,1M $: surplus budgétaire prévu en 2014

1M $: coût estimé du nouveau pacte fiscal

80,5M $: total estimé de la dette