«Il y a certains risques pour l’humain d’avoir des poules urbaines»_Jean-Pierre Vaillancourt
ANIMAUX. La Ville de Granby a accepté au début du mois d’aller de l’avant et de permettre les poules urbaines sur son territoire dans le cadre d’un projet pilote. Bien que l’idée a été bien accueillie dans la communauté, ce type d’animal peut amener certains risques pour l’humain.
Professeur titulaire à la faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, Jean-Pierre Vaillancourt reconnaît que le fait d’accueillir des poules urbaines puisse amener son lot de problèmes pour l’être humain. Le spécialiste des animaux estime que les poules qui proviennent de couvoirs certifiés sont souvent non porteuses de maladies zoonotiques, soit des maladies partagées entre l’homme et les animaux. «Globalement, il y a 875 maladies. Avec la volaille, il y a la salmonella. Il est important de rappeler que certaines bêtes peuvent être porteuses de maladies sans être malade», souligne-t-il.
Ce sont essentiellement les gens stressés, les personnes âgées et les jeunes enfants qui auraient des risques d’être les plus contaminés. «Certaines personnes pourraient être contaminées par les fientes de poules et si elles sont porteuses de maladies, là ça pourrait causer des problèmes. On parle ici d’un risque qui se gère et il n’y a pas lieu de paniquer ici», confie le professeur.
Deux types de règles
Jean-Pierre Vaillancourt confirme que les règles des poules en ville et celles des industries diffèrent et cette situation pose un problème. «Les gens qui souhaitent avoir un service vétérinaire, c’est très dispendieux. Il n’y a pas de service de première ligne. Ça vient cher de la poule. On essaie de trouver des solutions», raconte-t-il.
L’Ordre des médecins vétérinaires du Québec et l’Association des vétérinaires de l’industrie animale du Québec discutent de la possibilité d’offrir un meilleur service aux gens qui gardent des poules. «On regarde à travailler avec des vétérinaires qui ont des pratiques d’animaux de compagnie. Certaines personnes s’attendaient à ce qu’on donne des prescriptions pour des antibiotiques par téléphone. Ça ne marche pas comme ça», affirme Jean-Pierre Vaillancourt.
Le cas de Drummondville
La Municipalité de Drummondville a été l’une des premières au Québec à permettre la garde de poules en zone urbaine. Le projet est entré en vigueur le 13 avril 2016 et depuis ses débuts, 92 permis ont été délivrés par les autorités municipales. Une vingtaine de villes de la province ont demandé une copie du règlement de la Municipalité.
Quant aux plaintes, la Ville de Drummondville en a géré que quelques-unes. «Des plaintes mineures ont été rapportées à la Société de protection des animaux de Drummondville. On parle de la présence de deux coqs, de deux à trois poules errantes et d’un nombre de poules sur le terrain», assure le conseiller en relations médias de la Ville de Drummondville, Vincent Gauthier. Ce dernier ajoute qu’aucune plainte n’a été formulée concernant l’odeur ou le bruit auprès du Service de l’urbanisme drummondvillois.