La camerise se propage
Les fraises, les framboises et les bleuets trônent au sommet de la hiérarchie des petits fruits dans la région, mais un nouveau joueur entend bien prendre sa place. Discrètement, la camerise fait son apparition dans les champs et ne demande qu’à s’inviter dans votre assiette.
Dans le cadre du Fonds cultures émergentes, le CLD Haute-Yamaska a remis trois bourses de démarrage à des producteurs de la région cette semaine. Deux des projets retenus visent l’implantation de camerisières à Granby et Ste-Cécile-de-Milton.
D’après Francine L’Heureux, qui projette de mettre en terre 7 000 plants dans sa future Camerisière granbyenne sur la rue St-Charles sud, le fruit ne cesse de gagner en popularité. On le retrouverait déjà en bonne quantité dans le bas Saint-Laurent et au Lac-Saint-Jean.
«D’ici trois ou quatre ans, ça va être partout», renchérit Serge Gosselin de la ferme SEM Gosselin. En partenariat avec son fils Manuel et sa bru Érica Bradley, M. Gosselin veut ajouter 3 000 plants à son champ qui en compte déjà 2 000.
Le trio procède d’ailleurs cette année à sa toute première récolte du petit fruit bleu en forme de goutte d’eau. Erica Bradley avoue d’ailleurs en avoir mangé une impressionnante quantité tout comme ses enfants. «Le goût ressemble au sureau et à la framboise», compare-t-elle. Francine L’Heureux ajoute que «son goût est exceptionnel en transformation».
Pour le moment, les réseaux de distribution et de transformation demeurent restreints, mais tous s’entendent pour dire que le marché s’ouvre. Les opportunités d’exportation seraient d’ailleurs intéressantes.
Pour les aider dans leurs projets, les deux entreprises ont reçu 7 000$ du Fonds cultures émergentes. Francine L’Heureux a mis la main sur une deuxième bourse de 1000$ de la Financière agricole pour la qualité de son plan d’affaires.
Laboratoire d’asclépiade
Un troisième projet a reçu le soutien du Fonds cultures émergentes. Il s’agit d’un site expérimental dédié à la production d’asclépiade, initié par le Club conseil Gestrie-Sol. L’agronome Gabriel Bourgeois a reçu la bourse de 7 000$.
«On a vu une opportunité de développer une expertise pour accompagner les agriculteurs qui voudraient cultiver de l’asclépiade, a expliqué M. Bourgeois. On veut que ça devienne une vitrine et un lieu d’apprentissage.»
L’un des défis du laboratoire à ciel ouvert sera de contrôler l’expansion de la plante dont la pollinisation a tendance à s’étendre sur de grandes surfaces.