La décision d’Hydro-Québec provoque des réactions mitigées
ÉLECTRICITÉ. Les élus de Bromont ne sont pas unanimes en ce qui concerne la décision d’Hydro-Québec de retenir le tracé des chemins de Magog et de Gaspé jusqu’à l’intersection de la rue Frontenac pour aménager une ligne triphasée.
La mairesse de Bromont, Pauline Quinlan, considère que l’idée est intéressante, croyant tout de même qu’il y aurait eu un impact peu importe l’endroit choisi. «Il y a encore des terrains en zone blanche sur le chemin de Magog qui pourraient être desservis éventuellement, mais présentement, il n’y a pas de ligne électrique. Il s’agirait donc de faire une pierre deux coups», image-t-elle.
Mme Quinlan croit qu’il soit possible d’effectuer ces travaux correctement et qu’ils assureront la qualité du service d’Hydro-Québec dans le secteur concerné. «La desserte doit être améliorée dans le secteur du lac, mais on veut que ce soit fait de façon respectueuse de la nature. Notre ingénieur dit que ça peut se faire sans procéder à la coupe d’arbres matures», d’ajouter la première magistrate.
Bien qu’il ne soit pas du tout contre le projet, le conseiller municipal Louis Villeneuve soutient que d’autres endroits auraient assurément été plus appropriés pour l’accueillir. «Je suis très heureux qu’Hydro-Québec le fasse, car il est urgent qu’on ait ce triphasé. Cependant, je ne veux pas qu’ils passent là, car c’est une zone patrimoniale. Je crois qu’il y a d’autres solutions plus responsables», indique-t-il.
Le conseiller, qui est également responsable du développement durable à la Ville, fait aussi valoir que la ligne passera non loin du lac Bromont. «On a récemment investi 300 000 $ pour un traitement contre les algues bleus et le ministère de l’Environnement veut qu’on s’assure qu’il y ait le moins possible d’apports de sédiments dans le lac. Il faut être conscient de la sensibilité du secteur. Pour qu’ils passent là, il faudrait qu’ils démontrent qu’il n’y a vraiment pas d’autre solution, ce qui n’a pas été fait présentement», de continuer M. Villeneuve.
L’ACBVLB se prononce
De son côté, Action conservation du bassin versant du lac Bromont croit qu’il s’agit du pire scénario possible. «On est déçu, car il y a probablement beaucoup de gros chênes qui devront être coupés. La Ville a fait beaucoup d’efforts pour diminuer l’apport de sédiments et Hydro-Québec arrive avec ça. Ce n’est pas vrai que quand on coupe des arbres, ce n’est pas grave pour l’environnement», de lancer la membre du conseil d’administration de l’organisme, Michelle Champagne.
Cette dernière croit que d’autres possibilités auraient eu moins d’impact négatif sur le lac. «Quand j’ai vu que Bromont avait décidé de ne pas se positionner, je me suis dit qu’Hydro-Québec n’allait certainement pas retourner à la table de dessins et allait prendre une décision, et c’est ce qu’ils ont fait. Si on se dit en partant qu’ils vont passer où ils veulent, alors pourquoi travailler autant?» poursuit-elle.
Rappelons que la Ville de Bromont a publié un avis sur son site Internet rappelant qu’elle «n’a pas souhaité faire le choix d’un tracé, mais désire plutôt s’assurer qu’Hydro-Québec mettra en priorité la conservation maximale du cadre forestier dans le contexte de routes champêtres, de même que les mesures de mitigation propre au bassin versant du lac Bromont afin de préserver son environnement.»
Toujours selon l’avis, Bromont veut «s’assurer d’être impliquée et consultée dans toutes les phases de la réalisation du projet.»