La Haute-Yamaska recommande la création d’un CISSS Montérégie-Est

SANTÉ. Dans un mémoire remis lundi au ministre de la Santé et des Services sociaux, Dr Gaétan Barrette, le Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de la Haute-Yamaska rejette l’idée d’un seul Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) en Montérégie et propose plutôt la création d’un second qui couvrirait le territoire de la Montérégie-Est en incluant les CSSS Richelieu-Yamaska, Haut-Richelieu-Rouville et La Pommeraie. Une idée qui va à l’encontre de celle proposée précédemment par son voisin de Brome-Missisquoi.

Courtisé par l’Estrie qui souhaitait l’inclure dans un futur centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) avec La Pommeraie, le CSSS de la Haute-Yamaska y va plutôt d’une autre proposition, celle de créer un deuxième CISSS en Montérégie. «Nous avons travaillé méthodiquement pour voir ce qu’il y a de mieux pour notre population locale. […] Et comme conseil d’administration, nous avons essayé de trouver du positif dans ce projet de loi et de voir ce qui aiderait notre population à avoir de meilleurs services», indique Me Jean-Marc Savoie, président du conseil d’administration (C.A) du CSSSHY.

Me Savoie précise, avec l’actuelle proposition du ministre Barrette, qu’il y a une problématique majeure: «Avec 1,5M de personnes en Montérégie, c’est difficile de mettre le patient au centre des décisions et d’atteindre les objectifs visés par la réforme. Le Ministère doit l’avoir compris parce que pour la région de Montréal, qui compte environ 2 millions de personnes, il a décidé de créer cinq CISSS. […] La Montérégie est un territoire trop vaste pour concentrer une offre de service qui répond aux besoins de la population dans un contexte de soins de proximité.»

Montérégie-Est

Dans cette optique, le C.A du CSSSHY propose unanimement de scinder en deux la Montérégie en créant un CISSS Montérégie-Est. Outre la Haute-Yamaska, le CSSS Richelieu-Yamaska, le CSSS Haut-Richelieu-Rouville et le CSSS La Pommeraie feraient partie de ce regroupement. Cette nouvelle structure compterait près de 11 000 employés, 900 médecins et desservirait 550 000 personnes réparties sur un territoire plus restreint. «Il faut comprendre que nous ne souhaitons pas dédoubler l’offre de service, mais plutôt mieux cibler et desservir les citoyens qui, dans notre cas, pourraient devoir courir de Sorel à Vaudreuil pour obtenir les services dont ils auraient besoin», lit-on dans le mémoire de 13 pages.

Toujours selon le C.A, ces quatre territoires partagent de nombreuses similitudes en plus d’être à proximité l’un de l’autre et d’offrir des services complémentaires. «Tous nos corridors de services de première et de deuxième ligne sont en Montérégie. Nos services de 3e et de 4e ligne sont en Estrie et on pense qu’ils doivent rester avec Sherbrooke. […] Ce qu’on propose répond aux objectifs fixés par le ministre dans le préambule du projet de loi», poursuit Me Savoie.

La suite

Me Savoie est conscient que le ministre Barrette va aller de l’avant avec sa réforme qui vise, notamment, à abolir les Agences de santé et de services sociaux et la fusion des établissements en un grand centre intégré régional. Il souhaite cependant que le Dr Barrette apporte des modifications et il lui lance une invitation. «Quand il a créé les cinq CISSS à Montréal, il a rencontré les gens, il a fait du gentlemen’s agreement. S’il veut nous rencontrer, on serait bien content», conclut-il.

Granby appuie la démarche du CSSSHY

«Le souhait de la Ville est le vôtre. On ne veut pas se noyer dans un océan. Mon rôle est d’être en appui avec vous», a indiqué le maire de Granby, Pascal Bonin qui était présent à la conférence de presse du Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de la Haute-Yamaska. «On apprécie cet appui», a ajouté Jean-Marc Savoie, président du c.a du CSSSHY.

La Pommeraie veut aller en Estrie

Dans un mémoire rendu public le 28 octobre dernier, le CSSS La Pommeraie a clairement indiqué sa volonté de joindre le Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Estrie. Se considérant davantage estriens que montérégiens, les membres du C.A ont pesé les pour et les contres de cette décision. Parmi les points retenus, le C.A parle d’une affiliation naturelle avec l’Estrie, d’un partage des racines communes et de l’existence des corridors de services avec le Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke.