La journée mondiale des droits de la femme: l’AFEAS rappelle le long et dur chemin parcouru
COMMUNAUTAIRE. Sans contredit, les femmes ont acquis beaucoup de droits au cours du 20e siècle et même durant le 21e. Cependant, si pour plusieurs le combat semble gagné, plusieurs tiennent à rappeler que tout comme n’importe quel droit que l’humain a gagné, tout n’est jamais acquis et il en faut peu pour voir régresser ce pourquoi l’on se bat. L’AFEAS a décidé, en cette journée internationale des droits de la femme, de passer en revue les décennies du siècle dernier et le présent, pour souligner les avancées qui ont été faites.
C’est par un voyage historique dans le temps que Mme Céline Duval, nous a fait découvrir l’émancipation des femmes. À chaque table, sa décennie. Du début du 20e siècle jusqu’aussi loin qu’il y a à peine quatre ou cinq ans, l’exercice a permis de réaliser concrètement que si la gent féminine a fait des gains, il en reste tout de même encore à faire.
1918
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, les villes et villages étaient vides au pays. Qu’à cela ne tienne, il devait y avoir un nombre considérable de Canadiens et Canadiennes, en l’occurrence, pour aller chercher un gouvernement légitime. Minimalistes comme explications ? Peut-être, et pourtant! Les femmes font un bond en avant et acquièrent le droit de vote au palier fédéral du gouvernement. Pour le provincial, il faudra patienter encore quelques décennies.
1920
Maintenant que les citoyennes pouvaient exercer leur droit de vote, elles obtiennent le droit d’être sénatrice. Cependant, on ne fait pas grande pompe de cet acquis. Par exemple, la première sénatrice fut Cairine Wilson en 1930, car si le gouvernement fédéral reconnaît ce droit aux femmes, les tribunaux inférieurs sont plus durs à convaincre et optent pour une ligne conservatrice. En effet, selon eux, les femmes n’étaient pas des personnes à part entière!
1940
Le prochain grand gain pour les femmes attendra 20 ans plus tard. Cette fois, c’est au provincial qu’elles obtiennent le droit de vote. Le Québec fait piètre figure en étant la dernière province à leur reconnaître ce droit.
1960
Les années 60, décennie de la Révolution tranquille, Duplessis est disparu avec sa grande noirceur et un vent de renouveau souffle sur la belle province. D’abord, la pilule contraceptive fait son apparition. Seulement, on n’en fait pas la publicité pour ne pas heurter les mœurs, encore sous l’égide de l’Église. Les médecins plus progressistes feront preuve de divers stratagèmes pour la prescrire, utilisant tantôt le prétexte de régulariser les menstruations des jeunes femmes, ou encore, pour stabiliser la croissance hormonale de ces dernières.
1970
En 1977, on déleste la « dictature » patriarcale, pour donner le droit aux femmes et aux enfants d’être maître de leur destinée. En effet, avant cette époque, la femme ne pouvait pas travailler si le mari ne lui en donnait pas l’autorisation et il en était de même pour les enfants. Tout est selon le bon vouloir du père.
Enfin, en 1979, les femmes qui venaient d’accoucher, ont obtenu le congé parental, 18 semaines à l’époque.
1980
En 1981, les femmes obtiennent le droit de conserver leur nom de jeune fille et de le donner à leurs enfants si elles le souhaitent. Fait surprenant, en 1983, seulement, un mari peut être accusé d’agression sexuelle sur sa femme. Avant, elle devait combler les désirs de l’homme quand celui-ci avait une « crampe »!
Et finalement pour les années 1980, les femmes peuvent enfin disposer de leur corps comme elles le veulent, et obtiennent le droit à l’avortement en 1988.
1990-2000
La fin du 20e siècle et le début du 21e verront les gains acquis dans les décennies précédentes, entrer dans les mœurs populaires. Nous allons voir plus de femmes à des postes de pouvoir, et même, Pauline Marois devenir la première Première ministre du Québec.
Le combat des femmes, au 21e siècle, inspirera plusieurs minorités à revendiquer, eux aussi, des droits. C’est alors que nous verrons la communauté LGBTQ obtenir le droit de se marier, d’adopter des enfants, ou encore, pour les personnes atteintes de dysphories de genre (trans), obtenir le droit d’avoir un statut légal. Les femmes ont donc, par l’entremise de leurs diverses luttes, contribué à faire émanciper plusieurs communautés, qui n’auraient peut-être pas obtenu autant de droits.
Nous pouvons ainsi penser à Thérèse Casgrain qui s’est battue pour que les femmes soient entendues et puissent voter, Lise Payette, qui a exigé le droit aux femmes de garder leur nom de famille, et même, de le transmettre à leur progéniture si elles le veulent. Et évidemment, Azilda Marchand, l’une des fondatrices de l’AFEAS. Seulement si tout semble gagné, il reste du chemin à parcourir. Si le gouvernement exerce la parité salariale, il reste que les femmes font seulement 80% du salaire pour la même expérience et diplomation que leurs collègues masculins. Évidemment, les archétypes ont la peau dure, et il faut évidemment que nous, hommes, acceptions de mettre notre égo de côté et de nous laisser diriger par les femmes, ou bien, accepter que la femme gagne plus dans le couple.