Le suicide dans la région : une affaire d’hommes

En 2013, tous les suicides qui sont survenus sur le territoire de la Haute-Yamaska et de Brome-Missisquoi ont été commis par des hommes.

«Les données provisoires de 2013 nous indiquent qu’il y a eu entre 20 et 25 suicides en Haute-Yamaska et dans Brome-Missisquoi. Ce qu’on retient, c’est que ce sont tous des hommes. Ce chiffre nous a tous étonnés», précise le directeur général du Centre de prévention du suicide de la Haute-Yamaska (CPS HY), Yves Bélanger.   

Les données officielles sont fournies par l’Institut national de santé publique et seront disponibles dans un peu plus d’un an.

Cette triste réalité a été dévoilée par le directeur général lors de la conférence de presse entourant le dévoilement des activités de la 26e Semaine nationale de prévention du suicide.

Le thème de cette 26e édition est T’es important pour nous. Le suicide n’est pas une option.

Cette année, le Centre de prévention du suicide mise sur l’intégration de sentinelles en milieu de travail considérant que 80% des suicides commis au Québec le sont par des hommes. «On veut déployer des outils pour les rejoindre principalement là où ils sont, soit dans leur milieu de travail», indique M. Bélanger.

Les sentinelles sont des hommes et des femmes formés pour reconnaitre les signes avant-coureurs de comportements suicidaires. Le CPS HY dénombre près de 300 sentinelles, réparties dans douze réseaux.

Stéphane Miclette de chez GE Aviation à Bromont est sentinelle depuis cinq ans. Il a suivi la formation à la suite d’une vague de suicides ayant emporté trois de ses collègues. Il assure avoir aidé trois employés depuis. «J’ai reçu des courriels de ces gens pour me dire que la vie était belle maintenant. […] C’est très gratifiant. On voit quelqu’un dans la détresse et on le voit qui remonte la pente», confie-t-il.

Une implication qui a son pesant d’or, selon le directeur général du centre. «GE a mis les sentinelles en place après que des suicides soient survenus dans l’entreprise. Mais il faut essayer de les prévenir et intégrer des sentinelles à son entreprise avant que le geste ne soit commis», ajoute-t-il.

Le CPS HY souhaite former une soixantaine de nouvelles sentinelles en 2016. «On veut les augmenter parce qu’on considère que ces gens sont nos yeux et nos oreilles et peuvent nous mettre en contact avec l’entourage», souligne M. Bélanger. Les formateurs sont accrédités par l’Association québécoise de prévention du suicide.

Au Québec, trois personnes par jour s’enlèvent la vie. Une légère diminution du taux de suicide, soit de 1,4% depuis 2008, encourage les intervenants du centre. «Même si le taux baisse, ce n’est pas le temps de lâcher», conclut le directeur général.

Activités

Des épingles à linge sur lesquelles est inscrite la thématique de la campagne 2016 circulent à travers les régions desservies par le CPS HY.

Le 1er février, la conférencière Isabelle Fontaine sera au Palace de Granby. L’entrée à cette conférence qui porte sur comment donner un sens à sa vie est gratuite. L’inscription est obligatoire. La conférence débute à 19h.

Toujours dans le cadre de la Semaine nationale de prévention du suicide, un défibrillateur d’une valeur de 2300$ est l’objet d’une enchère. L’enchère qui débute au coût initial de 1500$ se fait à partir de la page Facebook du CPS HY. Toutes entreprises qui miseront sur l’appareil se verront accorder un rabais de 10% sur l’achat de tout autre appareil au prix régulier.

Le défibrillateur est un don de Sylvain Blanchard, président du Groupe Réanimation Sauve-Vie. L’homme en question est ambulancier depuis 38 ans et est lui-même une sentinelle.

Plus d’information au 450-375-6949.

Le Centre de prévention du suicide de la Haute-Yamaska offre des services 24h sur 24h et sept jours sur sept, notamment par la ligne d’intervention téléphonique : 450-375-4252.