Ligne triphasée : Bromont retire le chemin Farr des options

INFRASTRUCTURES. Réuni en séance ordinaire en début de semaine, le conseil municipal de Bromont a rejeté par voie de résolution le tracé impliquant le chemin Farr dans le cadre du projet d’implantation d’une ligne triphasée d’Hydro-Québec.

Comme aucun des tracés ne convient aux élus, ces derniers demandent à la société d’État de choisir le meilleur tracé en fonction des considérations du milieu.  

La Ville entend s’assurer qu’«Hydro-Québec mettre en priorité la conservation maximale du cadre forestier dans le contexte des routes champêtres, de même que les mesures de mitigation propre au Bassin versant du lac Bromont.»  

La résolution stipule que «la ville de Bromont ne privilégie aucun des tracés, mais qu’elle exige que les considérations liées aux routes champêtres, aux composantes biophysiques et aux impacts du lac Bromont, soient intégrées dans le tracé retenu».

Bromont demande également à être impliquée et consultée dans toutes les phases de la réalisation du projet. Pour se faire, elle mandate le Groupe Desfor pour la représenter.

Rappelons qu’en juillet, Hydro-Québec a suggéré quatre scénarios à la population et aux élus. Le chemin Miltimore, le chemin de Gaspé, le chemin Magog et le boulevard Pierre-Laporte avaient été ciblés. Considérant que les scénarios ne convenaient pas, Bromont avait évalué la possibilité d’un 5e tracé, soit le chemin Farr.

En septembre, Bromont a mandaté une entreprise forestière, le groupe Desfor, pour analyser l’ensemble des tracés. Plusieurs résultats ont démontré que le chemin Farr n’était pas un tracé convenable pour accueillir une ligne triphasée, notamment parce que cela aurait entrainé un déboisement important et nui au corridor faunique.

Dissident
Dans la résolution adoptée lundi, la Ville demande à Hydro-Québec de lui transmettre le tracé ainsi que l’échéancier quant aux diverses étapes à réaliser avant le début des travaux.

Le conseiller Louis Villeneuve a posé un geste symbolique en votant contre la résolution. «Je ne doute absolument pas qu’Hydro-Québec ait fait des études, mais je doute qu’il n’y ait pas d’autres solutions que de venir altérer de façon irréversible des chemins patrimoniaux et panoramiques», a-t-il expliqué.

Il a d’ailleurs déposé son texte exprimant sa dissidence au greffe et espérant qu’Hydro-Québec prenne acte de son ultime requête.

«Je demande donc à Hydro-Québec que s’ils ont réellement à cœur l’environnement et la collaboration citoyenne, de retourner à la planche à dessin et de faire un effort supplémentaire pour nous proposer une solution qui nous assure un plus grand respect de l’environnement et de nos routes panoramiques et patrimoniales», a-t-il écrit.

En réponse à des citoyens consternés d’une telle résolution, la conseillère d’Adamsville, Sylvie Adam, a ajouté avoir le sentiment d’avoir «les mains liées».

«Je ne peux pas avoir l’odieux de prendre une décision pour laquelle je suis en désaccord», a-t-elle affirmé en ajoutant que la présente résolution semblait la meilleure option.

En attente
N’ayant pas encore vu la résolution du conseil municipal, la porte-parole d’Hydro-Québec, Ginette Cantin, a indiqué ne pas vouloir répondre aux questions de TC Media.

«Je préférerais attendre de voir le libellé du document avant de fournir des éléments de réponses à vos questions», a-t-elle écrit dans un échange courriel.