Loisirs: Saint-Alphonse-de-Granby refuse de payer la note

MUNICIPAL. «On nous donne un mois et demi pour réagir.» «Ils nous assomment quasiment.» Le maire de Saint-Alphonse-de-Granby, Marcel Gaudreau, ne décolère pas. La refonte du coût pour la carte-loisir présentée aux municipalités environnantes par la Ville de Granby ne passe pas. Pour l’élu, il est hors de question de payer cette facture salée.  

Le 20 juin dernier, en assemblée, le conseil municipal de Saint-Alphonse a refusé à l’unanimité la proposition de la Ville de Granby. Une résolution qui fait suite à l’annonce de la Ville de Granby de revoir sa nouvelle politique de tarifs pour les 23 villes ayant une entente avec elle. Concrètement, l’obtention d’une carte-loisir passera de 32 $ à 138 $ d’ici les cinq prochaines années. Un non-sens, soutient le maire Marcel Gaudreau.

«Nous, on s’en sort quand même bien avec notre aréna, notre maison des jeunes, nos jeux d’eau et nos terrains de baseball, de soccer et de tennis. Je prévois même une salle communautaire dans un avenir rapproché», déclare le maire de Saint-Alphonse. Pour sa municipalité, la note à payer pour accéder aux installations de la Ville de Granby serait passée de 26 000 $ à environ 150 000 $ à la 5e année de l’entente. Une hausse de plus de 400 %. «La bouchée est trop grosse. Il (le maire Bonin) veut qu’on paye ses infrastructures», prétend le maire Graudreau.

Discussions avec Cowansville
Le maire Marcel Gaudreau ne s’attend pas à recevoir un appel de courtoisie de son homologue de la Ville de Granby afin de rétablir les ponts. Le premier magistrat de Saint-Alphonse a d’ailleurs eu des discussions avec la Ville de Cowansville pour finaliser une nouvelle entente. «Ça augure bien», a déclaré l’élu de Saint-Alphonse.

La Ville de Cowansville et la municipalité de Saint-Alphonse ont été des partenaires en matière de loisirs jusqu’en 2007.

Le maire Bonin réagit

Le premier magistrat de la Ville de Granby a réagi à cette sortie médiatique de son homologue de Saint-Alphonse-de-Granby. Aux yeux de Pascal Bonin, la sortie est correcte. «La municipalité de Saint-Alphonse a le droit de prendre des décisions sans avoir une belle-mère pour commenter. Par contre, où j’ai de la difficulté, c’est quand M. Gaudreau parle que Granby veut faire payer les autres villes pour les infrastructures. C’est un peu mensonger et c’est déplacé. On applique le principe de l’utilisateur payeur», déclare Pascal Bonin.

Le maire de Granby reconnaît que d’autres maires lui ont lâché un coup de téléphone au sujet de la hausse de tarification des cartes-loisirs. «Certains élus nous ont dit que c’était trop cher. D’autres voulaient négocier. Il n’est pas question que je revienne au conseil avec ce dossier. J’ajoute que l’entente est bonne pour la classe moyenne de l’ensemble de la région. Ça coûte une fortune construire des installations. On ne demande pas de payer pour la construction. C’est l’utilisation qui est payable», mentionne le maire de Granby.

«Je répète qu’il n’y aura pas de négociations et il n’y aura pas de à la carte. C’est le montant que ça coûte aux citoyens de Granby. Après 20 ans de free ride, les gens se sont habitués à ne pas payer ce que ça valait. Cette époque-là est terminée», conclut Pascal Bonin.

Avec la collaboration de Mathieu Majeau.