Luna : huit femmes au secours d’autres femmes
SOCIÉTÉ. En octobre, le Centre des femmes Entr’elles a tiré la sonnette d’alarme afin de dénoncer le manque de ressources pour les femmes en situation d’itinérance à Granby. En offensive s’est formée Luna, un collectif de femmes qui vient en aide à ses femmes vulnérables et délaissées.
Elles s’appellent Sophia Cotton, Rollande Daudelin, Nancy Guénette, Marie Henriot, Lise Langlois, Danielle Laramée, Sarah Tremblay et Michelle Viens.
Elles sont huit et elles ont fondé Luna, ce collectif qui vient en aide aux femmes itinérantes ou en grande difficulté. «L’idée était de se réunir et de mettre ensemble toute l’énergie, le talent et le réseau de chacune pour amasser des fonds pour les femmes dans le besoin», résume l’initiatrice du collectif, Rollande Daudelin.
Comme premier geste, le collectif qui prône des valeurs de respect, d’humanisme, de coopération et de non-jugement a remis 30 paniers de Noël à des femmes de la région en situation de pauvreté. Ces dernières pouvaient choisir le contenu de leur panier respectif. Il comportait également des produits d’hygiènes.
C’est une travailleuse de rue qui cible les besoins. Elle identifie d’abord les femmes qui nécessitent du soutien. Peu importe leur besoin, le collectif souhaite le combler.
Par exemple, le collectif a remis des fonds à une jeune femme enceinte qui n’y arrivait pas. «Ce sont souvent des besoins urgents, indique Mme Daudelin. On ne voit pas les femmes directement. On ne peut pas être appelés pour donner un montant, mais on y répond en amassant de l’argent».
En 2016, elles souhaitent amasser 50 000$, pour soutenir des femmes qui souhaitent faire un retour aux études ou réintégrer le marché du travail, notamment.
Inquiétante
Rollande Daudelin a participé à la vaste étude qui portait sur l’itinérance au féminin à Granby qu’a entreprise le Centre de femmes Entr’elles.
Lors du dévoilement des résultats de cette étude, Mme Daudelin avait dit s’inquiéter de la situation. «On est en période d’abandon de femmes. La situation se dégrade. La situation m’inquiète».
Elle souligne que la violence chez les femmes est apparentée, dans la majorité des cas, à l’itinérance.
Avec le collectif, elle espère sensibiliser le plus de personnes possible. «Chaque membre du collectif est en contact avec trois personnes. Ces trois personnes sont ensuite en contact avec d’autres. Ça fera une toile qui finalement rejoindra beaucoup de gens».