Lutte à l’itinérance : plaidoyer pour une meilleure cohérence

SOCIÉTÉ. Le Groupe actions solutions pauvreté (GASP) ajoute sa voix à celles critiquant le manque de cohérence du gouvernement du Québec dans la lutte contre l’itinérance.

La Table régionale des organismes communautaires et bénévoles de la Montérégie (TROC-M), le Réseau solidarité itinérance du Québec et le Regroupement des Auberges du cœur du Québec demandent que le Plan d’action interministériel en matière d’itinérance 2015-2020 soit considéré dans les stratégies gouvernementales.

Considérant que des stratégies récemment adoptées par le gouvernement Couillard sont en contradiction avec le Plan d’action, les organismes demandent une meilleure cohérence.

Le coordonnateur du GASP, Nicolas Luppens, souligne que ce Plan d’action adopté en 2015 était pourtant de bon augure. «Enfin on avait une belle vision large en matière de lutte à l’itinérance. On le trouvait très bien ce plan», indique-t-il.

Les groupes déplorent le manque de volonté politique pour le déploiement du Plan d’action. «Presque deux ans plus tard, on réalise que le gouvernement n’agit pas en cohérence avec les actions proposées», relève Nicolas Luppens.
Il assure que les impacts de ces stratégies, dont l’adoption de la Loi 25 sur l’aide sociale (anciennement le projet de loi 70), se mesurent à Granby. «C’est démoralisant localement, lance-t-il. Cette loi va créer de l’itinérance.»

Il croit que les personnes qui seront touchées par cette loi n’auront plus les moyens de fréquenter des ressources d’aide, comme l’Auberge sous mon toit et la Maison Arc-en-ciel.
   
Localement, il souligne que les actions entourant les logements sociaux sont essentielles et prioritaires. «On le sait, mais c’est un très grand enjeu pour nous», rappelle-t-il.

Le coordonnateur déplore que le projet de 90 logements sociaux avec 10% d’unités pour des personnes itinérantes ou vivant avec des problèmes de santé mentale n’a pas été retenu par le gouvernement, malgré l’appui de la Ville de Granby.

Le besoin actuel se mesure à 300 unités supplémentaires, note M. Luppens.

Cela dit, le coordonnateur fonde de l’espoir sur le plan d’action du Comité stratégique intersectoriel régional en itinérance de l’Estrie qui devrait être adopté dans les prochaines semaines. Selon lui, ce plan d’action favorisera les échanges et aidera les acteurs du milieu à poser des actions concrètes en matière de lutte à l’itinérance.