Microbrasseries: la loi a besoin d’être modernisée selon Steve Dancause

ÉCONOMIE. Récemment, Québec solidaire demandait au gouvernement de François Legault une modernisation des règles en vigueur pour faciliter la distribution des produits des microbrasseurs, entre autres, dans les marchés publics et en mode livraison à domicile. Une suggestion rafraîchissante pour Steve Dancause, de la Microbrasserie Le Grimoire de Granby qui voudrait, en supplément, une modernisation de la loi qui régit son entreprise.

«C’est certain que c’est une bonne idée. Oui, on a un réseau de distribution, mais ça nous aiderait de vendre dans les marchés publics et en livrant chez les gens», approuve d’entrée de jeu le propriétaire de la Microbrasserie Le Grimoire. «Encore plus, il serait temps qu’on assouplisse d’autres règles de la Régie des alcools. Par exemple, quand on vend dans un bar, il faut timbrer les canettes. Ça prend un temps fou faire ça. Il faut alléger les structures. Juste pour détruire des retours, on est obligé d’appeler un inspecteur. C’est d’un ridicule absolu», dénonce l’entrepreneur de Granby qui emploie une quinzaine de personnes.
«On est en 2020, je comprends qu’à l’époque de la création de la loi il y avait du crime organisé. Maintenant, avec toute l’effervescence des microbrasseries, des distilleries et des vignobles, on n’en est plus là. La loi a besoin d’être modernisée. C’est archaïque», ajoute-t-il.

Selon Steve Dancause (à droite sur la photo), un allègement pour faire entrer les produits dans les Sociétés des alcools du Québec serait également bien apprécié. L’an dernier, à pareille date, le brasseur des produits de la microbrasserie Le Grimoire lançait ses bières en canettes en compagnie de ses partenaires Éric Guillemette et Sébastien Dancause.

Un allègement pour faire entrer les produits dans les Sociétés des alcools du Québec serait également bien apprécié. «Le processus est long et complexe et surtout pas rentable. Les règles sont tellement strictes que ce n’est même pas quelque chose qu’on regarde comme vitrine pour nos bières. Par exemple, il faut qu’on fasse un produit exclusif à eux et en plus la SAQ prend une marge bénéficiaire extraordinaire. La seule personne qui ne fait pas d’argent là-dedans, c’est nous!», dénonce sans détour Steve Dancause.

Rappelons que les microbrasseries sont des acteurs clés du développement régional: les entreprises brassicoles emploient directement plus de 5000 personnes au Québec, et près de 40% de ces entreprises se situent dans des villes de moins de 20 000 habitants.