Ordures ménagères: Sainte-Cécile dernière de classe

DÉCHETS. Sainte-Cécile-de-Milton est bonne dernière parmi les huit municipalités de la Haute-Yamaska au chapitre du volume de matières résiduelles enfouies par habitant.

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Les statistiques du ministère de l’Environnement révèlent que la quantité d’ordures ménagères collectées en 2013 sur le territoire de Sainte-Cécile (305 kg/habitant) est nettement supérieure aux volumes des sept autres municipalités voisines.

Paul Sarrazin, maire de cette localité et ardent défenseur de la protection de l’environnement, n’est pas très fier de la situation et se serait volontiers passé de ce titre peu envieux. À la blague, il n’hésite pas à se comparer au cordonnier mal chaussé…

«Quand je compare Sainte-Cécile aux autres municipalités, je constate que quelque chose chez nous a déraillé, qu’il y a eu de la négligence quelque part. Y’a pas de raison que ça soit comme ça. Je ne vous cacherai pas que ça m’interpelle, moi tout comme les autres membres du conseil», indique le maire.

Les Miltonais auraient-ils moins la fibre environnementale que leurs voisins? Les citoyens de cette municipalité ont-ils gardé l’habitude de tout mettre dans le bac à ordures au lieu de participer activement aux collectes de matières recyclables? Les autorités municipales ont-elles manqué à leurs devoirs de sensibilisation? M. Sarrazin se pose de sérieuses questions.

Fosses septiques

Le maire de Sainte-Cécile reconnait par ailleurs que sa municipalité fait figure de délinquante au chapitre des fosses septiques.

«Chaque année, les municipalités doivent fournir à la MRC un relevé des fosses septiques non conforme, mais Sainte-Cécile ne l’a pas fait de 2010 à 2014», indique-t-il.

M. Sarrazin ajoute que le conseil municipal va de surprise en surprise depuis son élection en novembre 2013.

«Certaines propriétés n’ont pas d’installations (fosse septique et champ d’épuration) et déversent leurs eaux usées directement dans l’environnement. Le plus curieux, c’est que leurs propriétaires n’ont jamais été inquiétés. Il doit bien y avoir une raison», affirme-t-il.

Le maire ajoute que les élus entendent faire leurs devoirs (production du rapport annuel) et sont prêts à travailler avec les citoyens concernés afin de corriger la situation.

Efforts de rattrapage

Au dire de  Paul Sarrazin, les élus de  Sainte-Cécile ont amorcé leur réflexion voilà plusieurs mois déjà et sont maintenant prêts à passer en mode action. La volonté politique est bel et bien là, assure-t-il.

«Il y a un coup de barre à donner. On a le devoir, en tant que conseil, de renverser la vapeur, d’améliorer les choses», insiste-t-il.

Sans chercher des excuses faciles, le maire de Saint-Cécile remarque notamment que sa municipalité est éloignée des écocentres de Granby et Waterloo.

«Une collecte itinérante, au printemps, après les vacances et à la fin de l’automne, pourrait être une solution. Si les citoyens ne vont pas aux écocentres, pourquoi ne pas amener l’écocentre aux citoyens?»

Premiers de classe

Même si elle occupe toujours l’avant-dernier rang, Waterloo a connu une bonne progression en trois ans en réduisant son volume de 91 kg/habitant en trois ans.

Shefford avec 217 kg/habitant, Roxton Pond avec 237 kg/habitant et Warden avec 241kg/habitant trônent par ailleurs au sommet du classement des municipalités les plus performantes.

Karine Denis, directrice du service des matières résiduelles à la MRC de la Haute-Yamaska, signale que le Canton de Shefford est un cas à part et se distingue des autres municipalités à bien des égards.

«On y retrouve plus de maisons secondaires que dans le reste de la MRC. Or ce type d’habitation génère habituellement moins d’ordures ménagères, car leurs propriétaires n’y habitent pas en permanence», explique-t-elle.

Selon Mme Denis, les citoyens de cette localité ont par ailleurs un revenu moyen et un taux de scolarité moyen plus élevé qu’ailleurs en Haute-Yamaska.

«Les citoyens de Shefford se caractérisent par leur mentalité verte. On le perçoit très bien dans leurs conversations ou dans leurs appels à la MRC», précise-t-elle.

Et même si le pouvoir d’achat des Sheffordois leur permet de consommer davantage, leurs habitudes en matière de recyclage font en sorte qu’ils produisent moins de matières résiduelles que leurs voisins.

«Le Canton de Shefford a toujours été plus vert que ses voisines (municipalités). Ses habitants ont choisi de s’y établir en raison des grands espaces et de la beauté de la montagne. La population de cette municipalité est plus sensible à la qualité de l’environnement», signale M. Sarrazin.