Pas de pénurie d’enseignants, mais d’autres enjeux à surveiller pour les écoles de Val-des-Cerfs

ÉDUCATION. ÉDUCATION. Alors que près de 17 000 élèves se préparent à entamer une nouvelle année scolaire au sein du réseau du Centre de services scolaire du Val-des-Cerfs (CSSVDC), les défis liés à la pénurie qui affectent le système éducatif dans la province semblent être maîtrisés dans la région. Cependant, la prudence reste de mise pour assurer une année fructueuse, d’après les propos d’Éric Racine, directeur général du CSSVDC, et de Sophie Veilleux, présidente du Syndicat de l’enseignement de la Haute-Yamaska (SEHY).

La dernière rentrée scolaire d’Éric Racine, avant son départ à la retraite prévu le 20 octobre prochain, semble se dérouler relativement bien. En effet, le directeur général a confirmé qu’en date du 25 août dernier, tous les postes d’enseignants réguliers à temps plein étaient pourvus, que ce soit au primaire ou au secondaire. «On estime que nous menons une bonne vie, les efforts déployés au cours des dernières années portent leurs fruits en termes de recrutement (…). Nous restons vulnérables en ce qui concerne les remplacements. Nous sommes conscients que nos réserves de suppléants sont très limitées; dès que les absences et les maladies surviennent, la situation peut se compliquer », a souligné M. Racine.

Ce dernier a également mentionné qu’aucun poste à temps partiel à 100 % de tâches n’était vacant. En revanche, pour les contrats plus restreints (entre 30 et 50 % de tâches), il reste encore onze postes à pourvoir. De plus, selon Éric Racine, les postes d’enseignant en anglais ainsi que ceux de mathématiques et de sciences au niveau secondaire sont les plus difficiles à combler. «Actuellement, notre principale difficulté de recrutement réside au niveau des postes de soutien administratif à temps partiel, tels que les éducateurs et éducatrices en service de garde, ainsi que les surveillants et surveillantes du midi », a confirmé le directeur général.

Parmi d’autres bonnes nouvelles, le directeur général a également confirmé que les quatre nouvelles écoles, à savoir l’École du Zénith à Shefford, les Écoles Perséides et Monarques à Granby, ainsi que l’École des Colibris à Cowansville, seront prêtes pour la rentrée comme prévu. «Nous investissons l’équivalent de 150 millions de dollars dans des projets de construction et de rénovation en vue de la rentrée scolaire. Nous sommes en dernière ligne droite pour nous assurer que tout soit en ordre. Pour ces quatre écoles, tous nos élèves pourront y entrer dès le premier jour, même si quelques détails doivent encore être réglés au cours des premières semaines pour en garantir la perfection», a annoncé le DG sortant.

Selon le directeur général, cette réussite découle notamment des initiatives engagées en matière de formation, ainsi que du soutien apporté aux enseignants par le biais de conseillers pédagogiques, de même que du renforcement en classe par le biais de techniciens en éducation spécialisée et de préposés aux élèves vivant avec un handicap. «Nous anticipions l’impact de cette vague et avons pris des mesures préventives. Nous proposons des formations qualifiantes pour attirer des stagiaires, et nous nous efforçons d’être plus visibles lors des foires d’emploi. J’essaie de faire de notre établissement un employeur de choix en proposant cette année la télémédecine aux employés, en plus d’un programme d’assistance en cas de détresse, qu’elle soit d’ordre psychologique ou autre», a ajouté M. Racine.

Une rentrée sans heurts ?

Du côté de Sophie Veilleux, présidente du SEHY, la rentrée est un peu plus complexe. Malgré le fait que les postes de professeurs soient pourvus, elle n’a certainement pas encore fini d’entendre parler de la pénurie d’enseignants et de ses implications. «Les problèmes surgissent lorsque les arrêts de travail se multiplient et que les listes de remplaçants sont vides. À ce stade, moins de personnel signifie davantage de tâches pour ceux qui sont en poste, et cela se traduit souvent par plus d’arrêts de travail», a expliqué Mme Veilleux.

Par ailleurs, la présidente du Syndicat de l’enseignement de la Haute-Yamaska semble dubitative en ce qui concerne les déclarations du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, qui, lors d’une entrevue jeudi dernier à l’émission «Tout un matin», a suggéré que les syndicats devraient faire preuve de davantage de flexibilité dans le processus d’affectation des enseignants. Or, le contrat de travail entre le SEHY et le CSSVDC prévoit que la liste des contrats doit être envoyée 48 heures avant les séances d’affectation d’août, afin que les enseignants puissent en prendre connaissance et se préparer. Cependant, selon la présidente du SEHY, cette disposition n’a jamais été respectée en raison de diverses raisons. «Ils n’ont pas été en mesure de respecter ce délai pour diverses raisons. Cependant, je ne pense pas que cela soit lié à un manque de souplesse de la part du syndicat, mais plutôt à des problèmes d’organisation du côté du CSS», a souligné Sophie Veilleux.

Au-delà de cette fameuse pénurie, les enseignants doivent faire face à plusieurs autres enjeux, notamment la récente modification des règles concernant les allégements de tâches, négociée entre le syndicat et le CSSVDC, qui suscite des inquiétudes. L’entente a été conclue après que le CSSVDC ait déposé un grief patronal pour étendre la reconnaissance de la pénurie à tous les domaines, «mais cela aurait eu pour conséquence que personne n’aurait plus droit aux allégements de tâches», selon Mme Veilleux.

Un autre enjeu majeur, également présent dans les négociations au niveau national, concerne la composition des classes, dans lesquelles des élèves ayant des besoins spécifiques sont intégrés. «Normalement, cela devrait s’accompagner de services, mais ce n’est pas le cas (…). Lorsque la technicienne finit par arriver, elle ne reste que quinze minutes, car elle est également occupée à résoudre des problèmes ailleurs. Peut-être que cela fonctionnerait bien si elle était présente en permanence, mais en réalité, ce n’est pas ce qui se produit. Il faudra aborder cette question, sinon cela ne pourra pas fonctionner », a conclu Mme Veilleux.