Pas de projet de mini-maisons à court terme à Waterloo
ÉCONOMIE. Un projet de mini-maisons mené par l’entreprise Confort Design n’aura finalement pas lieu dans le secteur de la rue Yvan-Malouin, à Waterloo, a appris Granby Express. Les faibles ventes de maisons seraient à l’origine de l’arrêt du projet immobilier.
L’entreprise aurait eu des annulations au cours des derniers jours selon nos informations. Contacté par Granby Express, le constructeur de maisons usinées souligne être à l’écoute de municipalités qui seraient intéressées à accueillir ce type de projet. Dans un échange de courriels, le président de Confort Design, Sylvain Nadeau, explique que son entreprise s’est retirée du projet en raison d’une prévente insuffisante. Ce dernier nous avait confirmé dans un entretien téléphonique il y a quelques semaines, avoir réussi à vendre au moins six terrains et que si tout allait comme prévu, le projet allait se mettre en branle ce printemps. De plus, l’entreprise devait construire près de 200 mini-habitations dans le secteur de la rue Yves-Malouin.
Pas de maison modèle: pas de projet
L’homme d’affaires, Serge Poirier, qui est impliqué dans une certaine mesure dans ce projet, trouve désolant que le tout n’aille pas plus loin. Selon lui, le fait que le constructeur n’ait pas mis de maison modèle pour mousser le projet explique cet échec.
«L’entreprise devait mettre sur pied une mini-maison modèle, mais ça ne s’est jamais matérialisé. Par la suite, ils ont commencé à faire des ventes. Le hic, c’est que lorsqu’on achète une maison, on aime ça la voir, on aime ça la visiter. On doit être capable de la vivre. Ce ne fut pas le cas ici», raconte celui qui mène l’entreprise Safari Loowak à Waterloo.
Ce dernier affirme que 20 personnes figuraient sur une liste souhaitant visiter et voir une maison modèle. Quant aux gens qui avaient fait des dépôts, ils auraient été remboursés, a-t-il lancé.
Serge Poirier estime que le projet n’est pas mort pour autant.
«Il y aura des mini-maisons à Waterloo. Il y a une demande pour ce type de résidences. On vise les 50 ans et plus. Nous sommes en discussions avec d’autres entrepreneurs qui voudraient mener à bien ce projet. On devrait avoir des réponses dans les prochaines semaines. Le projet n’aura pas lieu cette année, mais dans un an, ce n’est pas impossible. Tant et aussi longtemps que des ententes ne seront pas signées, il n’y aura pas de projet. Présentement, tout est au neutre et aucune rencontre n’a eu lieu avec les autorités municipales de Waterloo», affirme M. Poirier.
Aucune présentation du projet
Dans une entrevue accordée au GranbyExpress, le maire de Waterloo, Pascal Russell, indiquait que le projet de Confort Design n’avait jamais été présenté aux instances municipales. Il indique que si la Ville avait été avisée de ce que Confort Design voulait faire, la municipalité aurait pu travailler de concert. Selon le premier magistrat, la façon de faire de l’entreprise a amené des malentendus avec certaines personnes.
«Mon DG a eu une prise de bec avec un individu qui a contacté la Ville de Waterloo pour avoir des détails sur le projet. Il lui a répondu que le maire ne savait pas, que le conseil municipal ne savait pas, que l’inspecteur municipal ne savait pas et que les membres du comité consultatif d’urbanisme n’étaient pas au courant et que même le maire ne connaissait pas les modalités du projet de Confort Design», déclare-t-il.
Le maire ajoute que l’entreprise a fait de la publicité dans les médias et a même mis un panneau d’affichage à l’entrée de la ville sans aviser les instances municipales.
«Personne n’est venu nous montrer de plans, personne n’est venu nous voir pour nous indiquer où ils souhaitent s’implanter. Il aurait fallu voir les plans des maisons, voir un plan d’ensemble, voir les différents modèles, faire une représentation aux membres du conseil consultatif. Au lieu de ça, tout a été fait en catimini», mentionne-t-il. Pascal Russell est clair. Il n’est pas contre le projet pour autant.
«Les portes sont ouvertes. Les gens qui ont des projets peuvent venir me rencontrer. Je n’ai jamais fermé la porte à personne. Vends-moi l’idée qu’il y a un besoin pour ton produit et dis-moi comment on peut s’y prendre pour que tout ça soit rentable pour tout le monde», admet le maire de Waterloo.
Une popularité grandissante
Le phénomène des microhabitations est une tendance de plus en plus populaire. Aux États-Unis, plusieurs mini-maisons ont été construites au cours des dernières années. Chez nous au Québec, un premier festival pour ce type d’habitation a eu lieu en juillet dernier dans la municipalité de Lantier, dans les Laurentides. La municipalité de Dixville, dans le secteur de Coaticook, travaillerait actuellement avec un promoteur afin de construire un quartier consacré aux petites habitations. Bien que l’ébullition pour ce type de projet soit bien là, de nombreuses organisations n’ont pas de données sur le sujet. C’est le cas de la Société canadienne d’hypothèques et de logements (SCHL).
«Les gens en parlent. Le sujet est populaire depuis quelque temps», s’est contentée de dire la conseillère en relation publique à la SCHL, Catherine Léger.
De son côté, l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) souligne ne pas avoir de données précises sur les microhabitations, mini-maisons ou micromaisons. Par voie de courriel, Georges Lambert, économiste principal du Service économique et affaires publiques pour l’APCHQ, indique qu’il y a plusieurs compagnies québécoises qui offrent ces types de résidences. Selon lui, à l’instar des maisons usinées au Québec, il n’y a pas de données de disponibles.
Enfin, l’Union des municipalités du Québec déclare, après vérification, que l’organisation n’a pas de statistiques à ce sujet puisque le phénomène est relativement récent. Selon le conseiller aux communications et aux relations médias, Patrick Lemieux, l’UMQ entend suivre et documenter le dossier dans le cadre de la réforme de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme qui sera réalisée en 2016.