Pascal Bonin à la défense de la Route Verte

GRANBY. Vendredi (4 septembre), fin d’avant-midi, des dizaines de personnes, casque sur la tête, ont défendu vivement la Route Verte à quelques pas du Bureau d’accueil touristique de Granby. Le maire de la municipalité, Pascal Bonin, appuie la pétition et entend être le porteur de la cause.

Vélo Québec s’est lancé à la défense de La Route Verte à la suite de la décision du gouvernement du Québec d’abolir son programme d’entretien, évalué à 2,8M$.  

En appui à Vélo Québec, Équiterre a lancé une pétition il y a une semaine pour sauver le réseau cyclable.

Le maire de Granby, Pascal Bonin, a pris la balle au bond et invite les citoyens des quatre coins de la province à signer la pétition.

«J’ai décidé d’être une figure dans ce dossier parce que le message qu’envoie le gouvernement du Québec est contraire à ce qu’on encourage, soit les saines habitudes de vie», lance le maire Pascal Bonin, entouré d’un paquet de représentants politiques d’autres municipalités, de gens d’affaires, d’organismes ayant à cœur le cyclisme, d’établissements scolaires et plusieurs autres.

Il ajoute que le réseau cyclable représente plus de 3,7M$ de retombées économiques pour la région.

«La pétition avait de la difficulté à décoller. Je trouvais que ça faisait du sens que Granby embarque et promeut la pétition parce qu’il y a 25 ans, c’est ici que la piste cyclable à décoller» poursuit-il.  

«Cessez d’investir dans la Route Verte, c’est comme perdre l’équilibre sur une bicyclette. Ça revient à tomber».

Pascal Bonin, maire de Granby

«C’est aberrant», Sydney Ribaux

Le fondateur et directeur général d’Équiterre, Sydney Ribaux, était présent à Granby, vendredi.

«Équiterre n’est pas nécessairement un organisme qui promeut le loisir. C’est un organisme environnemental préoccupé par les changements climatiques et qui encourage les modes de transports écologiques, mais c’est clair qu’il y a un lien entre les deux. Le vélo est un loisir, mais il a aussi un volet utilitaire», explique M. Ribaux en précisant que la situation est une aberration.

La Route Verte traverse près de 400 municipalités. Plus de 5 millions de personnes l’empruntent annuellement. Elle a un impact sur la santé, l’environnement et a des retombées économiques.

«Pour des petites municipalités traversées par la Route Verte, c’est un coup dur. Ils n’ont pas l’argent pour l’entretenir. Par la pétition, on demande au ministère de revenir sur sa décision. On s’entend que 2,8M$ dans un budget de 100 milliards ce n’est presque rien», relate-t-il.

Une pérennité menacée

Réjean Parent, président de l’Association des réseaux cyclables du Québec, se réjouie de l’initiative de Granby et espère que d’autres municipalités se joindront au mouvement.

Selon lui, la pérennité de l’ensemble des pistes cyclables est menacée.

En vrac, il a énuméré les tronçons qui seront touchés par l’absence de subvention. À Québec, la Vélopiste Jacques-Cartier a une coupure de 102 400$. Le Circuit des Traditions à Drummondville perd 52 000$. Dans les Laurentides, le P’tit Train du Nord à un manque à gagner de 327 000$. La Véloroute des bleuets au Lac-Saint-Jean, perte de 251 000$.

Tous ont le même message, rapporte-t-il. Sans le financement du gouvernement, les pistes cyclables risquent de dépérir ou de fermer.

Les défenseurs de la Route Vert espèrent recueillir 20 000 signatures pour la pétition. À l’heure actuelle, 11 484 personnes l’ont signée.

La pétition ici.